Avkrvst, c’est l’histoire de deux Norvégiens - Martin Utby et Simon Bergseth - alors âgés de 7 ans qui se font la promesse de fonder un groupe de rock. 22 ans plus tard, les deux compères concrétisent ce rêve en sortant leur premier album "The Approbation" chez InsideOut.
Et les amis ont décidé de ne pas faire les choses à moitié en proposant un album concept à propos d’une âme morne, livrée à ses seules pensées, isolée dans une cabane au fin fond des forêts sombres, loin de toute civilisation. Et pour coller au mieux à cette thématique réjouissante, les morceaux ont tous été écrits et enregistrés lors d’un automne pluvieux et un hiver froid dans un abri identique à celui dans lequel vit reclus le protagoniste.
Sans réelle surprise et après une brève introduction instrumentale, les premières notes de ‘The Pale Moon’ nous plongent directement dans l’univers mélancolique et hypnotique popularisé par Opeth 2.0 où les atmosphères planantes alternent avec des riffs agressifs et lourds. Opeth 2.0 parce que dans "The Approbation", il n’est question que de chant clair sauf quelques rares incursions du côté growl (comme sur le final de ce même 'The Pale Moon' ou le break de 'The Great White River' aux accents Enslaved).
Si l’ombre de la bande de Mikael Åkerfeldt plane clairement sur l’entame de ce premier effort, (‘The Pale Moon' donc et le quasi-instrumental ‘Isolation’), une autre référence pointe son nez et se fait encore plus présente au fur et à mesure dans l’avancée dans ce voyage introspectif. En effet, sur la seconde partie de l'album, Avkrvst laisse entrevoir une influence plus prégnante encore, celle de Porcupine Tree, à commencer par les harmonies vocales de ‘The Great White River’ ou encore ‘Arcane Clouds’.
Et comme tout groupe progressif qui se respecte, "The Approbation" se clôt par deux longues pièces épiques de 10 et 13 minutes (‘Anodyne’ et le titre éponyme) dans lesquelles le groupe prouve qu’il maîtrise à la perfection son manuel du parfait petit progressif moderne illustré et wilsonien en particulier : les morceaux ne souffrent d’aucune réelle faiblesse même si l’ensemble tourne un peu en rond.
On pourrait reprocher à ce "The Approbation" de souffrir de quelques longueurs sur sa fin et d’être trop fortement imprégné de ses références mais pour un premier effort, les Norvégiens prouvent qu’ils maîtrisent à la perfection les codes du progressif, et nous devrions réentendre parler d’Avkrvst à l’avenir…