Dès son plus jeune âge, Michaelle Dioni a été initiée au chant par sa grand-mère qui a joué un rôle important dans sa compréhension et dans l'interprétation des paroles d'une chanson. Après avoir étudié le théâtre et la psychologie à l'université - disciplines qui ont sans aucun doute enrichi son travail - la jeune femme décide de sortir son premier EP, sobrement intitulé "Dix Huit", un chiffre de transition.
Les influences de Michaelle Dioni semblent a priori irréconciliables mais le grand mérite de l'interprète est d'avoir su avec justesse jeter une passerelle entre une certaine chanson française (Alain Bashung, Christophe pour leur amour des mots), une pop luxueuse (Madonna et Prince en tête) et un rock mâtiné d'electro (Placebo, The Kills). Ces inspirations cohabitent sans aucun heurt comme si Michaelle Dioni avait déjà réussi à ingérer ces influences qui auraient pu être lourdes à porter. Le premier morceau 'Dépêche-Toi D'Aimer' sert de carte de visite idéale et nous permet de saisir d'entrée de jeu les spécificités de l'esthétique musicale de la jeune femme, du spleen mais avec beaucoup d'idéal. Après être passée par des couplets tendus, une force culmine sur les refrains plus éclairés, peut-être est-ce la définition de ce que la chanteuse appelle des ''chansons ultraviolettes".
La musique reste chaleureuse et les textes mélancoliques ne plombent pas l'auditeur. Malgré son aspect sinueux, 'Ambroisie' réussit à trouver le chemin de la lumière. 'Portofino' est plus réussi à ce sujet, assez cérébral mais engageant grâce à la force mélancolique qui en découle. La perle noire de l'album, 'Sous Son, Éprise', installe une atmosphère
asphyxiante avec une section rythmique très lourde et les éructations de
la guitare au-dessus desquelles plane la voix claire.
Des débuts très prometteurs pour une jeune dame dont nous entendrons reparler. "Dix Huit" est un EP qui annonce une belle jeunesse discographique.