VEIL OF MAYA: [m]other (DJENT) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Veil Of Maya est un groupe progressif d’essence metalcore, flirtant avec le djent ou le deathcore. Les Américains composent leur musique sur des fondations techniques, pimentées de voix criées, adoucies par un chant doux et soyeux. Le groupe a alterné de bons albums et des productions plus dispensables, manquant parfois de mélodies captivantes (“False Idol” ou “Eclipse”). Voici leur nouvelle production, “[m]other”, à la superbe pochette mystique, grand écart entre douceur maternelle et envie d'ailleurs musical.

“[m]other” permet aux musiciens d’afficher une grande détermination et une belle puissance. L'énergie se diffuse par capillarité dans des couches techniques aux riffs complexes et aux changements de rythmes incessants. Veil Of Maya modernise aussi son propos, actualise son djent, injectant ici et là des pointes de musique électronique. 'Red Fur' et 'Mother Pt. 4' sont ainsi des bouffées d'oxygène dans un univers qui manque parfois de variété. Avec son habillage électro faisant penser à The Algorithm, il réussit l’exploit d’intégrer avec naturel des synthétiseurs froids dans son discours musclé et brûlant.

Malgré ces points positifs, le disque manque de variété autant dans ses riffs que ses mélodies. Les riffs semblent se répéter jusqu’à saturation, comme dans une boucle temporelle infinie. La mélodie surgit quant à elle seulement au bout de la quatrième chanson - presque au tiers du disque, avec les fines gouttes harmoniques qui tapissent '[re]connect'. Par ailleurs la durée d'à peine une trentaine de minutes condense le propos en faisant fi de tout développement musical et ne proposant que des variations stériles... c’est dommage pour un groupe ayant tant à proposer.

Voici un disque technique pour les technophiles qui ennuiera les amateurs de puissance et d’une certaine immédiateté. L'album recycle les poncifs du genre, sans jamais les transcender ou au moins les remettre en question. Un disque décevant, qui bien que court, provoque l’ennui par son uniformité : voilà trente minutes qui semblent en durer soixante - la dilatation du temps selon Veil Of Maya. Aseptisé et sans surprise, "[m]other" qui aurait pu être une montagne accouche d'une souris.

VEIL OF MAYA

[M]OTHER

SUMERIAN RECORDS

DJENT