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""Anesidora" est un bel album de doom, fidèle à la qualité coutumière d'Isole et à ce style tragique et raffiné qui n'appartient qu'à lui."
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4/5
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Cela fait bientôt vingt ans qu'Isole prêche la bonne parole d'un doom épique dans la belle tradition du genre, celle initiée notamment par Candlemass. Mais ses deux principaux membres, Daniel Bryntse et Crister Olsson, sont accaparés par Ereb Eltor qui leur permet d'assouvir leur soif de black metal à tendance pagan, et Isole se révèle de moins en moins fécond, laissant désormais filer de trop longues années entre deux hosties, ce qui est bien dommage. Raison pour laquelle chacune d'entre elles est guettée à la manière d'un Graal doloriste, même si tous les albums des Suédois ne se valent pas tout à fait. "Silent Ruins" (2009) était excellent, "Born From Shadows" (2011), un cran en-dessous. Quant à "Dystopia", sur lequel nous avions quitté le groupe il a presque quatre ans, il s'est imposé d'emblée comme une des pierres angulaires de sa carrière.
"Anesidora" a donc la lourde tâche de lui succéder, mais cette huitième offrande ne se présente pas sous les meilleurs auspices. Représentant une sinistre bâtisse victorienne dont les grilles sont poussées par un mystérieux gardien, sa pochette est ratée tandis qu'aucune des six compositions remplissant son menu ne tutoie la beauté déchirante de 'Beyond The Horizon' ou de 'Galenskapens Land', quelques-uns des joyaux qui émaillaient le disque précédent. En vérité, "Anesidora" (l'autre nom de Pandora dans la mythologie grecque) réclame de nombreux va-et-vient dans sa ténébreuse intimité pour en pénétrer les trésors et en goûter tout le précieux suc.
Incontestablement et plus que jamais sans doute, c'est la voix claire de Daniel Bryntse, vibrante de tristesse, qui ferre le pèlerin, fil d'Ariane d'un album finalement plus riche et intense qu'il n'y paraît. Ses titres sont plutôt courts (selon les standards du doom), mais tous sont élaborés à la manière d'une orfèvrerie aux rouages impeccables générant toute une palette d'émotions. Le rythme est bien sûr englué dans une inexorable lenteur ('Vanity'), sans pourtant sombrer dans une torpeur assommante. Des growls parcimonieux surgissent à la fin de 'Monotinic Scream' ou de 'Twisted Games' sans jamais vraiment réussir à mordre dans la pureté d'airain qui tout du long irrigue un opus placé sous le signe d'une beauté majestueuse quoique toujours dramatique. Gemmes grandioses taillés dans un doom délicat, 'The Songs Of The Whales' ou 'Forgive Me' illustrent cette tonalité plus élégante que grave tissée autant par le chant mélancolique de Bryntse que par des guitares sophistiquées.
Il en découle un album plus accrocheur que ses devanciers mais pas moins tragique, alliage séduisant entre lourdeur et mélodies finement ciselées. Passée une défloration relativement décevante, il se déploie peu à peu dans toute sa splendeur et son charme souterrain. "Anesidora" est un bel album de doom, fidèle à la qualité coutumière d'Isole et à ce style tragique et raffiné qui n'appartient qu'à eux.
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LISTE DES PISTES:
01. The Songs Of The Whales - 6:01 02. Forgive me - 5:36 03. Monotonic scream - 6:51 04. Twisted games - 6:04 05. In Abundance - 7:55 06. Open your mind - 6:40 07. Vanity - 6:59
FORMATION:
Crister Olsson: Chant / Guitares Daniel Bryntse: Chant / Guitares Jimmy Mattsson: Chant / Basse Victor Parri: Batterie
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