Voilà près de 30 ans que Sevendust officie et avouons-le, même si le line-up ressemble de très près à celui des débuts du groupe, sans la voix singulière du quinquagénaire Lajon Witherspoon, Sevendust ne serait pas Sevendust. Mieux, tout featuring du dit-chanteur fait systématiquement de l’ombre à l’hôte qui a la gentillesse de l’inviter pour nous rappeler immédiatement au quintette d'Atlanta. Les musiciens du groupe ne sont certes pas en reste, mais il est loin d’être aisé de se démarquer lorsqu’on a un leader aussi charismatique au micro.
Perdurer sur la scène metal aussi longtemps relève de la bravoure, car envoyer un gros riff et un refrain commercial ne suffisent pas pour peu qu’on veuille durer. Si Sevendust y arrive c'est qu'ils ont ce petit quelque chose en plus. Et ce petit quelque chose c'est justement Lajon qui l'a en supportant le groupe à bout de bras par sa remarquable palette vocale. Les détracteurs de Sevendust leur reprochent parfois leur quête du refrain vendeur, mais, à tort ou à raison, leur recette a passé l’épreuve du feu avec la sortie de ce quatorzième album malgré une compétition accrue sur leur créneau.
Musicalement, ceux qui aimaient Sevendust avant aimeront résolument "Truth Killer", le groupe offrant ce qu’il sait faire de mieux. Hélas c’est aussi là le point faible de l’album. Le groupe joue en effet dans sa zone de confort avec une prise de risque minimale. Les moins convaincus par nos Américains d’Atlanta ont donc peu de chance d’accrocher avec ce nouvel opus, qui manque malheureusement d’originalité.