Angular Perceptions est le premier album d’une toute nouvelle formation : Thought Chamber… Cependant, si le contenant est nouveau, le contenu l’est beaucoup moins avec Michaël Harris à la six cordes (lequel a sorti récemment son album solo « Orchestrate ») et Ted Léonard au chant (Enchant). Ces derniers se sont entourés de Derek Blakley à la basse, Rob Stankiewicz à la batterie et Bobby Williamson aux claviers.
Difficile de chroniquer un album de métal progressif, tant la scène actuelle est fournie. Pour beaucoup d’appelés, très peu sont élus. Pour pouvoir se démarquer des références du genre telles Dream Theater il faut à la fois un bon propos musical (ainsi qu’une bonne maîtrise technique) et un excellent chanteur, l’un pouvant rattraper l’autre en cas de déficit…
Dans le cas de Thought Chamber, malgré toute l’énergie mise dans les compositions, le contenu musical sonne assez froid et le chant s’avère tout à fait commun, ce dernier n’arrivant pas à relever le niveau (comme pourrait le faire un Andy Kuntz, James Labrie, Jorn Lande, Russel Allen… des voix qui ont une signature).
Si les premières écoutes laissent une forte sensation de déjà entendu, les suivantes ont heureusement plus de goût. Cependant, la pluralité des parties et la diversité des enchaînements donnent une forte impression de juxtapositions de petits morceaux avec une réelle difficulté à former un vrai titre… On note globalement un certaine absence de cohérence ! Par ailleurs, la production manque d’ampleur. Même si la réalisation est propre, on peut regretter que la guitare ait toujours ce même son relativement vieillot alors que les techniques actuelles permettent d’explorer de nouveaux rivages (mis à part sur quelques petits passages).
Quoi qu’il en soit, les instrumentistes sont doués et certaines parties prises individuellement sont vraiment à tomber par terre ! Cependant, mis à part les titres « Sacred Treasure » et « A Legend’s Avalon » qui sortent effectivement du lot (malgré un début de ligne vocale, pour le premier titre, faisant penser à du Dream Theater), le reste des titres n’apporte vraiment rien de plus au style. On retrouve bien quelques éléments qui ont fait l’objet d’un soin particulier comme certaines incursions funky avec une excellente section rythmique mais des collages de bons passages ne suffisent pas à faire un bon morceau… A vouloir trop en faire et trop en mettre, beaucoup de titres n’offrent pas de réelle accroche mélodique et sont exclusivement prétextes au déballage technique…
Ainsi, contrairement aux ambitions apparemment affichées du groupe de, je cite, « créer une nouvelle dynamique musicale, la plus originale possible, faisant défaut à bon nombre de formations actuelles », cet album n’apporte rien de nouveau au genre. Mais soyons réaliste, il devrait tout de même plaire aux amateurs du style qui y retrouveront absolument tous les clichés du genre plus que parfaitement exécutés (notamment les solos avec chaque instrument en alternance) ! Les amateurs de l’organe vocal de Ted Leonard devraient également apprécier cet album qui offre plus d’agressivité et de diversité qu’Enchant.