Découvert en 2014 à la faveur d’une reprise de ‘Blank Space’ de Taylor Swift, I Prevail nous revient avec son troisième effort, "True Power" qui fait suite à "Trauma" salué par le public et la critique pour la diversité des styles présentés tels que le néo metal, le rap, le grunge... et surtout pour avoir été nommé parmi les Grammy Awards du meilleur albums rock de l’année 2019.
Dans la carrière d’un groupe, le troisième album est généralement celui de la confirmation, de la maturité… en clair, celui de tous les dangers surtout quand on sait que les vies des deux frontmen Brian Burkheiser et Eric Vanlerberghe ont été sérieusement malmenées, le premier ayant subi une opération de la gorge et le second ayant perdu son meilleur ami. Pour toutes ces raisons, cet album est la réponse directe aux défis que I Prevail et ses membres ont dû surmonter avec comme pour thèmes, la résilience et la force intérieure.
Toutefois, les doutes qui pouvaient naturellement planer sur la teneur de l’album sont immédiatement balayés après la courte introduction ‘0:00’ qui nous plonge instantanément dans une ambiance apocalyptique. ‘There’s Fear in Letting Go’ reste fidèle aux racines popularisées dans "Trauma". Avec ce titre placé en ouverture, les fans rassurés sont clairement en terrain connu. Les chants des deux leaders qui ne semblent pas affectés par les derniers évènements se complètent toujours parfaitement et évoquent Linkin Park tout comme ‘Visceral’ qui renvoie irrémédiablement à ‘Lying from You’. De la même façon, par certains aspects et notamment les passages rappés, ‘FWYTYK’ rappelle Hollywood Undead.
Au rayon titres appréciables, on citera également le premier single ‘BodyBag’ mais également 'Judgement Day' ou 'Deep End' de belle tenue. Malheureusement, ces morceaux qui ne manqueront pas de susciter un certain engouement en côtoient d’autres qui font clairement office de remplissage comme ‘Long Live the King’ et ‘Fake Lyrics’ assez décevants et clairement dispensables.
Au moment de faire le bilan des quinze morceaux et des 45 minutes en présence, le constat sans appel est que "True Power" ne propose pas de réelle évolution par rapport à son prédécesseur "Trauma". Mais comment reprocher à I Prevail de reproduire à l’identique une recette qui a rencontré un énorme succès commercial ? En bref, un troisième album qui laisse un sentiment mitigé mais qui devrait toutefois parfaitement remplir son office auprès des fans… quant aux autres…