BERNIE BONVOISIN: Amo Et Odi (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Bernie Bonvoisin est un artiste engagé, cela ne fait aucun doute. Dans tout ce qu'il touche : réalisateur de documentaires, de films, écrivain et musicien, tout transpire chez lui le fait d'être concerné, quitte parfois à enfoncer des portes ouvertes. Mais qu'importe, pour lui l'essentiel est d'éveiller les consciences en mettant le doigt là où ça fait mal. Si les médias sont de plus en plus frileux à mettre en avant ce genre d’artistes, la musique reste un espace de liberté d'expression en redevenant underground.

Tandis que Trust a perdu depuis quelques année son aura vindicative la faute à une orientation musicale controversée, Bernie Bonvoisin distille de son côté quelques albums solo plus personnels dans lesquels il peut un peu plus se livrer par rapport à Trust. "Amo Et Odi" est le dernier témoignage sonore de ses états d'âme qui sort plus de dix ans après "Organic". Accompagné par Jean-Pierre Buccolo, connu pour son travail avec Renaud (c'est lui le fameux Titi) ou Francis Cabrel, Bernie offre un album posé, sage musicalement mais toujours écorché vif dans les textes.

L'un des premiers morceaux dévoilés a de quoi surprendre. Dans ‘A s'en ouvrir les veines’, Bernie Bonvoisin fend la carapace en relatant l'histoire de son père et de sa mère et partageant la douleur de la perte. Tout est dit dans cette mélodie au piano qui rend un hommage sincère à ses parents. Le travail immense de Buccolo apporte une couleur bien particulière à l'album avec des arrangements classieux, souvent acoustiques ou folk ('Amy', 'La revanche des veuves') qui accentuent le côté proximité avec le public, rendant l'album touchant.

Seulement, certains titres sont un peu plus anodins avec parfois des paroles faussement naïves prêtant à sourire ('Confiné in fine' et son air bluesy) ou l'apport de quelques idées expérimentales pas toujours judicieuses comme l'électro de ‘Drôles de gens’.

En conclusion, "Amo et Odi" n'est pas désagréable, même s’il est un peu long par excès de générosité. C’est un disque à la saveur surannée qui lui confère une certaine nostalgie, arrivant à surprendre par moments, porté par un titre sublime de candeur. Toutefois, les textes et la musique ont parfois tendance à tourner en rond. A l’image de notre société ?

BERNIE BONVOISIN

AMO ET ODI

VERYCORDS

ROCK