Theory of a Deadman est un groupe de metal alternatif canadien, originaire de Delta, en Colombie-Britannique. Initialement formé en 1999 par le guitariste/chanteur principal Tyler Connolly et le bassiste Dean Back, ils ont signé leur premier contrat sous le label de Chad Kroeger, leader de Nickelback, en 2001 après que Connolly a convaincu l’ex-petite amie de Kroeger de lui envoyer une copie de leur première démo. Neuf de leurs singles sont entrés dans le top dix du classement Mainstream Rock du Billboard américain, dont quatre chansons qui ont atteint la première place dont ‘Bad Girlfriend’ ou ‘History of Violence’.
Evoluant sur ses premiers albums entre post grunge et rock alternatif, l'inspiration de Theory of a Deadman s'est lentement dirigée au fur et à mesure des années vers un contenu plus pop/rock US calibré pour passer à la radio. Depuis ses débuts et quel que soit le genre dans lequel le groupe s'est affirmé, chaque sortie a invariablement fait l'objet des mêmes critiques à savoir proposer des morceaux directs, accrocheurs et faciles d'accès mais malheureusement un peu trop simplistes et bien trop proches des standards pour permettre à la formation de s'extirper de la masse. Objectivement, la réussite de Theory Of a Deadman n'est jusqu'à présent pas totalement usurpée car ils ont toujours eu suffisamment de talent pour nous offrir à chaque album au moins deux voire trois titres franchement réussis, dispersés il est vrai parmi une ribambelle de morceaux passe-partout très vite écoutés et tout aussi vite oubliés.
Si selon le groupe, "Dinosaur" est l'album le plus "fun" qu'ils aient composé jusqu'à présent, aucune révolution n'est à attendre. Theory Of A Deadman reste fidèle à sa philosophie et délivre ainsi ses trois excellents titres qui se démarquent dans un ensemble très formaté et prévisible. Et c'est bien dommage, car l'album démarre très fort avec 'Dinosaur', excellente composition blues/rock bien charnue et assez inattendue, au groove imparable, suivi de l'étonnant 'Medusa (Stone)', avec son énorme refrain et sa basse pleine de fuzz, qui pourrait très bien faire office de bande originale d'un film à la James Bond. Passé l'insipide 'Sick' et une reprise de 'Just Two Of Us' de Bill Withers assez incongrue, on retrouve une certaine efficacité avec 'Ambulance', titre de metal moderne bien lourd relatant les nuits parfois un peu trop folles qui peuvent potentiellement mener à l'arrière d'une ambulance. Le reste n'est pas désagréable mais prévisible. A l'exception de 'Sideways' qui surnage grâce à sa douce mélancolie et ses quelques notes de piano, 'Get in Line' rappelle immanquablement les Foo Fighters, 'Head In The Clouds' et 'Hearts Too Wild' sont deux mid tempo sans originalité et 'Summer Song', comme le suggère son titre, s'adresse à un public teenage adepte de skate rock.
"Dinosaur" ne change pas complètement la donne, les mêmes défauts et qualités des opus précédents se retrouvent dans cette livraison, mais les choses s'améliorent. En voulant ratisser large pour plaire au plus grand nombre, Theory of a Deadman semble se perdre dans son travail de composition qui l’amène à produire des titres radio friendly communs alors qu'il a un vrai talent pour nous concocter des hits travaillés et réellement divertissants. Dans son ensemble, "Dinosaur" reste un bon album de rock moderne qui, épuré de ses titres basiques, aurait pu être un excellent EP.