CORVIUS: Signals (METAL MELODIQUE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

2306, la Terre n'a quasiment plus aucune ressource exploitable, c'est à ce stade que l'Humanité est sur le point de percer le plus grand mystère de tous les temps : l'emplacement potentiel des signaux provenant d'êtres inconnus à travers l'univers. C'est là que l'unité Corvius intervient pour rejoindre un vaisseau colonie appelé Antarès... Ceci n'est pas le pitch du prochain film de Christopher Nolan mais le concept de l'album "Signals".

Chris et Ame (guitaristes) sont aux commandes de ce vaisseau spatial qui a pour carburant un metal symphonique musclé et immersif. En cela, le duo s'aide de synthétiseurs qui installent l'ambiance futuriste accompagnant l'auditeur tout au long de ce voyage. Au décollage, 'Dr Baldlimb' plaque au siège l'auditeur avec un titre schizophrène qui alterne passages à la Arch Enemy et mouvements qui rappellent Within Temptation. Nephty au chant impressionne par cette alternance de voix gutturale et claire. Les morceaux défilent en développant de plus en plus l'aspect cinématographique qui s'approche parfois du fameux "Ziltoïd" de Devin Townsend ('Beaneath Humanity’) avec son petit grain de folie mélangeant la lourdeur instrumentale avec une certaine légèreté dans l'exagération de certains personnages.

Les lignes de chant alternent passages lyriques, douceur ('Light And Shade') et agressivité qui s'accordent bien avec des samples apportant une aide indéniable à l'imagination autour de ce "Signals" qui n'est que la première étape d'une histoire qui comprendra plusieurs chapitres. On peut déjà sentir une belle maîtrise d'un point de vue narratif où tout semble équilibré entre l'aspect moderne (l'espace) et les instruments organiques parmi lesquels les guitares apportent encore un sentiment d'humanité dans ce cosmos qui semble n'avoir aucune limite ('The Discovery'). Un peu comme si Corvius voulait absorber tous les styles qui gravitent autour du metal (black, death voire progressif).

"Signals" est un premier album très bien pensé, écrit et interprété. Avec une production plus ample, il aurait gagné en densité mais il ne fait aucun doute que grâce au succès de cette première pierre à un édifice plus grand, le tir sera rectifié pour la suite. On ne peut ici que saluer l'audace de proposer un metal symphonique moderne qui sort des poncifs du genre pour devenir une sorte de "The Astonishing" à la française.

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