Au risque de manquer de superlatifs, rentrons d'emblée dans le vif du sujet, Nita Strauss nous propose un second album solo de toute beauté. Si elle rappelle tout de suite Jennifer Batten, c’est d’abord que Nita Strauss en est fan. Laissons à son aînée l’avant-gardisme et reconnaissons l'énorme talent de sa cadette.
Guitariste officielle d’Alice Cooper depuis près de 10 ans, la virtuose met immédiatement l'église au milieu du village avec ses riffs enragés, ses solos de guitar hero, le tout en laissant toujours une place de choix au chant, en toute humilité. D’où probablement le "Stay humble or be humbled" qui affuble souvent ses T-shirts, conçus au passage par la marque de vêtements de son boy-friend, très impliqué dans la carrière de sa petite amie.
Dans ce second opus solo, Nita Strauss a demandé à des chanteurs et chanteuses de premier plan de l’aider à mettre en exergue ses compositions puissantes et c'est très réussi. L’alternance entre morceaux instrumentaux et chantés est en effet très équilibrée et l’album passe sans même s’en apercevoir.
Si Nita Strauss ne cache pas son admiration pour les guitar heroes tels que Jennifer Batten, Steve Vai, Joe Satriani, Jason Becker ou Marty Friedman, le premier groupe qui lui a vraiment donné envie d’écrire de la musique est In Flames.
Dans la série "je réalise mes rêves", Nita Strauss a donc invité Enders Fridén, chanteur dudit groupe, pour chanter sur un très bon ‘The Golden Trail’ propice au headbanging et Marty Friedman sur le poignant ´Surfacing’, et elle joue sur un ampli Peavey JSX modèle Joe Satriani. Plutôt cohérent !
Mais comment ne pas tarir d’éloges également sur la contribution de la charmante et piquante Alissa White-Gulz, frontwoman de Arch Enemy, sur ‘The Wolf You Feed’ ou celle du grand Chris Motionless (Motionless in White) sur ‘Digital Bullet’, dont le clip animé est captivant. La participation d’Alice Cooper est également fort sympathique - même s'il lui devait bien ça après 10 ans de loyaux services.
Si on devait mettre un bémol, ce serait sur ‘Monster’ et ‘Victorious’ qui sonnent un peu plus commerciaux que la moyenne, ce qui rend certes l'album plus éclectique mais aussi moins cohérent.
Un album qui ne laissera pas de marbre, on hoche fort la tête du début à la fin mais, dans sa grande bonté, Nita Strauss intercale d’habiles plages de contemplation, peut-être par empathie pour notre nuque.