Oxymorrons est un des nombreux groupes américains qui osent le mélange entre rock et hip hop, démontrant qu'Outre-atlantique la musique est souvent plus aventureuse par rapport à la France où les genres semblent plutôt cloisonnés entre eux. Une fois loué, que donne ce cocktail de style intitulé "Melanin Punk" ?
Dès les premières notes de l'album, une énergie irrépressible se communique à l'auditeur, marquant le ton de cette dernière production en date. Les Oxymorrons, toujours avares de conventions, jonglent habilement entre les genres, fusionnant le punk, le hip-hop et une dose subtile de funk. L'album ouvre une porte vers un univers sonore où la diversité règne en maîtresse, offrant une expérience musicale sous forme d'un joyeux bazar. Dès l'entame avec 'Enemy', on ressent un album qui s'inscrit dans son époque, bourré d'effets sonores et de voix trafiquées ('Head For The Hills'). Si cela peut plaire aux plus ouverts d'entre nous, les puristes peuvent y être allergiques.
L'ensemble est soigné mais semble bien trop sage ou lisse pour convaincre totalement. En effet, les mélodies sont toutes très bien calibrées ('Look Alive', 'Last Call'), voire trop. Cela manque parfois de passages plus crades ou donnant le sentiment d'être moins aseptisés. Tout va vite, trop vite parfois. Des bonnes idées sont coupées en plein développement comme dans 'Insomnia', un des meilleurs titres de l'album dans le travail fusionnel équilibré, mais qui manque de consistance. Toutefois, il faut reconnaître que dans cette recherche mélodique, les morceaux sont efficaces mais, en raison de ce manque de relief, ils s'oublient aussitôt qu'ils ont été écoutés.
Malgré des moments intéressants, l'ensemble manque parfois de cohérence,
laissant l'auditeur avec une impression mitigée. Les fans du groupe
apprécieront probablement cette nouvelle addition qu'est "Melanin Punk" à la discographie,
d'Oxymorrons mais pour certains auditeurs, l'expérience pourrait être perçue comme
inégale.