"The heart of everything" est l’album du retour de Within Temptation, trois ans après "The Silent force" et un DVD live assez somptueux. Sharon Den Adel, la chanteuse, a pris le temps d’avoir un enfant avec son compagnon et guitariste du groupe, Robert Westerholt.
Sur "The Silent Force", la formation a fait le choix de simplifier sa musique en lui donnant un caractère plus pop tout en conservant un aspect symphonique caractéristique. Si cela lui a valu des critiques acerbes, le public a cependant bien suivi. Il faut reconnaitre que malgré cette petite perte d’âme, Within Temptation a toujours su sortir des titres assez imparables accompagnés il est vrai de quelques titres faisant office de remplissage, trait inhérent aux albums de pop.
Avec "The heart of everything", la formation a décidé de poursuivre dans cette droite lignée. Sa musique est ainsi calibrée pour plaire instantanément à la nouvelle génération de fans sortie depuis quelques années ainsi qu’aux radios au détriment malheureusement d’une identité musicale propre que l’on sent bien loin. Il faut tout de même admettre que le groupe réussit bien dans cette tâche, aidé en cela par une production énorme et quelques très bons titres savamment placés dans l’album.
'The Howling' est un morceau d’ouverture idéal présentant un métal symphonique de haute volée avec un aspect épique de qualité. Il est à noter que ce titre a servi pour un jeu vidéo : les Chroniques de Spellborn.
Le single ‘What have done' présente une image du groupe très commerciale avec en invité le chanteur de Life of Agony, Keith Caputo. Il est évident que le titre a été composé pour être boosté en radio et la ressemblance avec le 'Bring me your life' de Evanescence est assez frappante. Sans être mauvais - sa version album est d’ailleurs assez probante avec les orchestrations en plus - il ne rend cependant pas grâce à Within Temptation ainsi qu’au talent de Keith Caputo, très mal utilisé dans ce cadre.
Par la suite, on navigue entre métal symphonique de qualité comme dans l’excellent 'Hand of sorrow' rehaussé par une très bonne montée en puissance et métal "popisant" faisant office de bouche trou. 'The cross' est ainsi très quelconque avec une ligne de chant assez faible, tout comme 'Final destintation' qui ne décolle jamais malgré des orchestrations très en avant. Même constat pour 'All I need', ballade un peu gluante, qui ferait un bon deuxième single si le groupe continue dans la voie tracée par le premier. 'The true beneath the rose' vient heureusement sauver la fin de l’album de fort belle manière avec sa touche épique rappelant la grande époque.
Within Temptation propose donc un album honnête, peut être un peu plus efficace et homogène que son prédécesseur. Le groupe est à l’aise dans son genre et les très bons titres de l’album parviennent à faire oublier une fin de disque assez chaotique. Espérons maintenant qu'il n’ait pas à regretter de s’être ainsi laissé bercé par les sirènes commerciales à la différence d’un After Forever qui a su garder son âme musicale tout en évoluant…