Troisième album solo en trois ans pour Ronnie Atkins, le frontman de Pretty Maids, le bien nommé "Trinity" démontre que l’homme ne se laisse pas abattre par sa longue maladie. Profitant de sa pose avec son groupe de prédilection - due à l’entendre à quelques tensions avec son compère le guitariste Ken Hammer - il fait feu de tout bois en composant tel un forcené des opus lui permettant de se livrer à une passion qu’il estime curative.
Ce nouvel effort est plus Heavy que les précédents, ce que reconnaît le Danois. Du coup, Pretty Maids vient fréquemment nous rendre visite. Bien entendu, l’impact mélodique est recherché comme à l’accoutumée, Ronnie Atkins érigeant ce principe en exigence. Pour lui, un bon titre se doit d’être mélodieux, qu’importe son style, avouant même avoir écouté en étant jeune Electric Light Orchestra dont les atours sont pourtant très éloignés du hard/metal rock dans lequel évolue l’artiste depuis ses débuts aux prémices des 80’s.
Au milieu de morceaux costauds l’auditeur ne sera donc pas surpris de tomber sur une chanson vraiment AOR - le fort enlevé 'If You Can Dream It' qui dégage une positivité bienfaitrice. Ronnie Atkins insiste, auprès de qui l’interroge, sur son besoin d’insuffler le plus souvent possible dans ses compositions des vents d’optimisme, son combat passant aussi par là. Ses interprétations, guidées par une force rageuse pouvant se transformer au gré des plages en une délicatesse presque sentimentale, s’avèrent sans faille. Assurant consacrer un soin particulier à sa voix, il remercie le ciel de pouvoir encore chanter malgré ses tourments pulmonaires, d’où l’autre signification, religieuse cette fois, du nom de cet album.
Les moments remarquables s’enchaînent sur ce "Trinity", notamment 'The Unwanted' qui, malgré ses claviers très 90’s, pourrait être taxé d’AOR du XXIème siècle, et le louvoyant 'Shine' au refrain fort contaminant. Choisissons également d’évoquer la (presque) ballade 'What If' d’où s’échappent certaines volutes ramenant à Queen (quel joli piano !), et le sombre 'Raining Fire' où l’on croise Savatage et Kamelot.
"Trinity", nouvel élixir de survie du blond frontman, enchantera les fans de notre Danois préféré et les amateurs de Pretty Maids mais aussi tous les mélomanes qui apprécient le hard/metal mélodique, vénérant les guitares tour à tour puissantes puis sensibles, les mélodies galvanisantes et les envolées teintées d’emphase poignante et moralement bienfaitrices.