TIM CHESLEY: Rain & Blue Sky (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Lors d'une interview, le musicien franco-américain Tim Chesley nous parlait de son désir de fusionner ses deux précédents EP "Rain" (2016) et "The Last Blue Sky" (2021). C'est chose faite avec ce "Rain & Blue Sky". L'auditeur qui aura écouté ces deux EP n'aura rien de nouveau à se mettre sous la dent car Tim Chesley n'a pas souhaité modifier la moindre croche. Toutefois, celui-ci a eu la bonne idée de redistribuer l'ordre des pistes, un morceau de "Rain" pouvant succéder à celui de "The Last Blue Sky", ce qui est judicieux en soi mais peut comporter un danger : les cinq ans qui séparent les deux albums pourraient déséquilibrer l'unité de l'album.

Mais ce n'est pas le cas ici et à l'écoute de cet album, on pourrait penser qu'il s'agit d'un troisième disque. La pochette donne le ton : la tête de l'artiste pensif vu de face devant un ciel agité. Introspection et autres dérèglements sonores sont donc au rendez-vous. 'Rainbow Song', entame avec un esprit mélancolique et contemplatif, puis le deuxième morceau qui lui succède révèle une face plus sombre, avec guitare en avant et voix déformée dans un esprit proche de The Cure ('Lovesong'). La voix de Tim Chesley, grave et chaleureuse, est un guide vocal efficace dans ces paysages sonores agités.

L'artiste évolue dans un sillage pop-rock avec quelques soupçons de progressif, les morceaux s'enchaînent en toute fluidité et harmonie, introduisant voix et chœurs féminins (When You Found', 'When Love Will Reign'). '73' est plus mélancolique et ambitieux avec une grosse portion instrumentale, et Tim Chesley confirme ces ambitions à tendance progressive sur le délicat et subtil instrumental 'Newport' ou l'ambitieux 'Chinese Lady', placé sous le patronage de Mike Oldfield. Les plus grandes réussites de cet album sont des morceaux qui s'écartent de ce sillage : 'Into The Light', reggae entraînant et contagieux avec son Clavinet ou 'All I Want' avec son gimmick de synthé addictif. Petite maladresse dans la set-list : avoir placé une seconde ballade ('Dreamers', étirée ad nauseam, tout comme 'La Pluie', seul morceau en français) après la remarquable 'When Love Will Reign'.

"Rain & Blue Sky" résume les six dernières années d'activité de Tim Chesley. L'écoute est très engageante et il est dommage que l'artiste ait freiné sa verve progressive sur ses précédents EP qui forment l'ossature de ce présent album. Ce disque pourrait même clore une période de sa vie, car il décidé de monter un groupe pour repartir à zéro : restez à l'écoute car The MoonShaders pourrait bientôt se retrouver sur Music Waves.

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