TESSERACT: War Of Being (DJENT) : avis / chronique à lire sur Music Waves

C’est un TesseracT très en forme qui nous revient pour cette rentrée des classes. Leur album “War of Being” a peut-être mis cinq ans à mûrir depuis son prédécesseur, mais il est néanmoins le prototype parfait de l’album qu’on proposerait à un néophyte découvrant le djent. Sauf que si tous les ingrédients caractérisant le genre sont bel et bien là, il serait réducteur de cataloguer le groupe dans celui-ci. Pire, ce serait malhonnête car ça ne rendrait pas hommage à la créativité débordante du groupe.

Alors certes, TesseracT est l’un des précurseurs avec Meshuggah ou Periphery du genre mais, on n’a franchement pas besoin de tels repères pour apprécier ce petit bijou qu’est “War Of Being”, un pur condensé d’énergie aux structures complexes s’insérant toujours à merveille dans des nappes atmosphériques ou des grooves de batterie bien pensés et jamais exagérément démonstratifs. La littérature n’a pas le monopole de l’oxymore, et TesseracT le prouve en mariant thèmes alambiqués et phrasés planants. Certains y verront de l’audace, d’autres n’y comprendront rien, mais quelle importance après tout, tant que le groupe joue sa musique avec authenticité ?

Le titre éponyme “War Of Being” est peut-être le meilleur exemple pour illustrer le propos, contenant ce que le djent fait de mieux. Tout y est : gros riffs de metal, technique, structures inopinées, phases aériennes reverb à fond, chant hurlé et clair alternant régulièrement. La section rythmique est définitivement le pilier du groupe, posant les bases d’une musique alambiquée que l’on apprivoise au bout de quelques écoutes, voire plus vite si l'on est familier avec le genre, ou mieux, avec le groupe. D’ailleurs en parlant de pilier, TesseracT est composé des mêmes musiciens depuis plus de quinze ans, exception faite du chanteur qui a un peu changé, mais Daniel Tompkins est derrière le micro depuis déjà dix ans. Cette stabilité est remarquable et toute à leur honneur.

Difficile de s’ennuyer avec “War Of Being” tant l’album est riche. Difficile aussi de faire autre chose pendant l’écoute, tant on a envie de suivre l’histoire contée. C'est là aussi le point faible de ce genre de musique, à la moindre déconcentration, on se perd dans les méandres d'une musique parfois tortueuse.

TESSERACT

WAR OF BEING

KSCOPE

DJENT