Commencer une nouvelle chronique d'un album d'OMD en se disant qu'il s'agit ici de la dernière production du groupe, c'est du moins ce qu'a laissé entendre Andy McCluskey, pourrait quelque peu influencer le jugement porté sur "Bauhaus Staircase", 14ème album studio d'une formation qui s'est révélée aux oreilles du monde au début de la glorieuse décennie des 80's par deux singles à la portée interplanétaire ('Electricity' puis 'Enola Gay'). Nous verrons qu'il n'en est rien.
Ecrit en grande partie durant la pandémie de Covid, durant laquelle Mc Cluskey a "retrouvé le pouvoir créateur associé à un ennui total", et avec un titre en hommage à un mouvement artistique majeur mais néanmoins décrié, "Bauhaus Staircase" nous propose une collection de douze titres courts qui, écoutés d'une seule traite, sonnent non pas comme un best-of mais nous offrent une véritable synthèse de l'univers musical d'OMD et ses évolutions tout au long de leurs quatre décennies d'existence.
Le côté expérimental des débuts influencé par Kraftwerk est présent dès la deuxième plage, 'Anthropocene', placée juste derrière la plage-titre, laquelle nous déroule un excellent single qui à une autre époque aurait inondé les ondes radio. Toujours en référence aux 80's, 'G.E.M.', 'Evolution of Species' ou encore 'Slow Train' nous rappellent le côté innovant que le duo apportait à cette époque. D'autres plages comme 'Look at you Now', 'Where we Started' ou 'Don't Go' renvoient plutôt vers les 90's, époque durant laquelle le groupe a orienté son propos vers des sucreries pop plus consensuelles mais néanmoins fort agréables. Toujours doté de cette capacité incroyable à écrire des mélodies qui font mouche immédiatement, OMD vient même lorgner sur les rivages d'Alphaville avec un 'Kleptocracy' aussi percutant qu'efficace.
Acteur majeur de l'électro, avant que ce terme ne vienne désigner tout et n'importe quoi, OMD nous gratifie une nouvelle fois de sonorités qui restent très familières aux oreilles des habitués du groupe. Mais le travail réalisé est toujours aussi soigné, propulsé par une production tout simplement impeccable.
En guise de conclusion, nous laisserons le mot de la fin à Andy McCluskey qui a déclaré ceci lors de la présentation du single : "Je suis très content de ce que nous avons fait avec ce disque ; je me sens à l'aise s'il s'agit de la dernière déclaration de l'OMD". Rien à ajouter.