Certain Undiscoveries est le nouveau rejeton du combo danois Taylor’s Universe, groupe emmené par le multi instrumentiste Robin Taylor. Celui-ci s’est une fois de plus entouré pour ce sixième album des fidèles Karsten Vogel et de Rasmus Grosell. Le premier, ayant déjà joué avec Secret Oyster, est chargé de souffler dans des instruments à vent (saxophone et clarinette) pendant que le second martèle ses fûts. A noter que Robin Taylor, bien que peu connu de par chez nous, est un musicien prolixe totalisant une vingtaine de sorties d’albums dans ses divers projets.
Le groupe œuvre dans un rock progressif instrumental un brin expérimental et jazzy se rapprochant nettement de quelques références des années 70. En effet, le saxophone omniprésent faisant parfois penser à King Crimson période « Larks' Tongues In Aspic » ou bien à Van Der Graaf Generator en beaucoup moins sombre tandis que les claviers, de leurs côtés, se rapprochent un peu plus par moment d’Emerson, Lake & Palmer et toujours de VDGG (l’orgue rappelant grandement la bande à Peter Hammill). Belles références mais voyons voir maintenant dans le détail !
Le début de l’album est une démonstration de compositions intelligentes pas forcément complexes mais truffées de somptueuses mélodies. Le dynamique « Mandrake », ouvrant le disque multiplie les changements de tons avec un impressionnant travail aux claviers avant d’être rejoint par un saxophone du plus bel effet en fin de morceau. Dans la foulée, superbe mélodie servant de base à un « Little Vic » magistralement porté par le saxophone au son chaud de Karsten Vogel, plus tard rejoint par une belle guitare jusque là assez discrète. De la belle ouvrage !
La suite n’est pas toujours du même acabit, mais les titres réussis ne manquent pas. Que ce soit le concis « Nilfish », démonstration du sens de la mélodie que développe le groupe, « Remember The Bill » tout en délicatesse ou bien à l’inverse le plus pêchu « Kelds Far » rappelant un peu « Mandrake », le tonitruant titre d’ouverture.
Pour le reste, « Majestaeten, Ministeren Og Forsvarschefen » possède son lot de bons moments mais s’essoufle un peu trop vite... Sans doute est-il un poil trop long. « Ministry Of Light » de son côté, plus expérimental avec son saxophone limite hystérique n’apporte pas grand-chose bien qu’il ne soit pas mauvais. Reste à parler des deux derniers titres plus problématiques, « Variations On A Theme By D.S » dédié au compositeur russe Dimitri Shostakovitch sur lequel je suis resté pantois et pour finir « A Beautiful Garden With A Lot Of Depressed Animals » beaucoup trop long, expérimental et franchement ennuyant.
Il est vraiment dommage que la fin de l’album soit un peu gâchée par ces deux derniers titres inutiles laissant une impression mitigée. Reste que malgré cette fausse note finale lui coûtant un point, voilà un disque fort recommandable, mélodique tout en étant bien composé et interprété par des musiciens talentueux. Personnellement, je ne boude pas mon plaisir, ceci n’étant quand même pas si courant ! Une belle découverte !!