ARTISTE:

UNITOPIA

(AUSTRALIE)
TITRE:

SEVEN CHAMBERS

(2023)
LABEL:

AUTOPRODUCTION

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Mélancolique, Symphonique
"Retour réussi pour Unitopia avec "Seven Chambers" au rock progressif luxuriant et mélodique… Mais réservant aussi quelques surprises."
CORTO1809 (15.11.2023)  
5/5
(1) Avis des lecteurs (1) commentaire(s)

Il est des duos qu’il ne faut pas séparer. Lennon et McCartney, Simon et Garfunkel, Hodgson et Davies, Waters et Gilmour (écoutez la revisite de "The Dark Side of the Moon" de Waters, vous comprendrez à quel point Gilmour manque), l’histoire de la musique est remplie d’exemples de cette alchimie particulière qui jaillit de la complémentarité d’artistes qui, quand ils se retrouvent séparés de leur alter ego, semblent brutalement plus ordinaires. Mark Trueack et Sean Timms semblent en avoir fait le constat après quelques années de séparation, unissant leur créativité pour un album d’Unitopia qu’on n’espérait plus.

Pour cette nouvelle mouture, ils ont fait table rase, s’entourant de quatre nouveaux musiciens : Alphonso Johnson (Weather Report, Santana) et Chester Thompson (Genesis, Phil Collins, Frank Zappa) pour la partie rythmique, John Greenwood, médecin reconverti en guitariste, et Steve Unruh (The Samuraï of Prog, Resistor), une vieille connaissance qui a joué aussi bien avec United Progressive Fraternity que Southern Empire, les deux derniers apportant leur contribution aux compositions de ce nouvel album.

Avant d’entrer dans le détail, disons que "Seven Chambers" a tout pour satisfaire l’amateur de rock progressif le plus exigeant : de superbes mélodies en veux-tu, en voilà, une grande variété de styles et d’atmosphères, une interprétation au cordeau, des arrangements luxuriants, une prise de son impeccable, un chant toujours aussi poignant qui file régulièrement le frisson, de nombreux passages orchestraux alternant avec d’aussi nombreux solos de guitare, piano, violon ou flûte et une multitude de détails qui rendent l’écoute passionnante… Il serait vain de vouloir décrire les différents titres, la diversité de la musique est telle qu’il faudrait plusieurs pages pour approcher la réalité. Il est plus simple de faire un portrait en creux de ce qui pourra surprendre tout amateur d’Unitopia.

"Seven Chambers" est plus sombre que ses prédécesseurs non dénués de mélancolie mais offrant quelques passages plus ensoleillés. Ici, c’est surtout l’angoisse, la peur et la tristesse qui dominent. Il est vrai que la thématique de l’album concerne des pathologies aussi réjouissantes que le cancer, les attaques cardiaques et cérébrales, la bipolarité, la tumeur du cerveau, le moment le plus "léger" traitant du diabète.

Les saxophones, si expressifs sur "The Garden" et "Artificial" ont disparu, pas complètement remplacés dans leur rôle par le violon de Steve Unruh, malgré l’indéniable présence de celui-ci. Plus déterminant, Unitopia se risque à délaisser par moments l’aspect très mélodique de ses compositions pour emprunter des chemins plus surprenants : percussions tribales associées à un piano jazzy et une narration toute génésienne à la fin de ‘Bittersweet’, guitare et batterie sous haute tension, accords discordants et notes jetées au hasard sur ‘Mania’, faisant voler en éclats le confort douillet dans lequel s’était installé l’auditeur. Et si la première longue suite, ‘Helen’, ravira tous ceux qui ont aimé "The Garden", la seconde, ‘The Uncertain’, pourrait les déstabiliser par son rythme soutenu et son style heurté à grand renfort de guitares agressives, fort différent de ce à quoi nous avait habitués le groupe.

Mais n’est-ce pas ce qu’on attend d’un bon groupe de rock progressif : qu’il ose se remettre en question, qu’il "progresse" dans sa quête musicale, au risque de perdre en chemin quelques admirateurs ? Unitopia réussit magistralement son retour avec un album dense d’une grande richesse mélodique réservant aussi son lot de surprises et de nouveautés. Unitopia fait partie du cercle fermé des très grandes formations progressives au côté des GenesisYesNeal Morse dans toutes ses émanations et The Flower Kings, pas moins !


Plus d'information sur https://www.facebook.com/unitopiamusic





LISTE DES PISTES:
01. Broken Heart (08:31)
02. Something Invisible (07:20)
03. Bittersweet (06:39)
04. Mania (12:30)
05. The Stroke of Midnight (09:39)
06. Helen (19:14)
07. The Uncertain (18:34)

FORMATION:
Alphonso Johnson: Basse
Chester Thompson: Batterie
John Greenwood: Guitares / Choeurs / Mandoline
Mark Trueack: Chant
Sean Timms: Claviers / Choeurs
Steve Unruh: Violon / Flûte / Choeurs / Mandoline / Guitare Rythmique
   
(1) AVIS DES LECTEURS    
ABADDON
16/11/2023
  0 0  
5/5
Inespéré ! Après une séparation houleuse après "Artificial", Unitopia revient sur le devant de la scène prog’, et le moins que l’on puisse dire, c’est que leur nouveau 'Seven Chambers" était attendu avec impatience.

”Du passé faisons table rase", semblent s’être dit Mark Trueack et Sean Timms, têtes pensantes du groupe. Autour du binôme, l’effectif a été entièrement renouvelé, avec des conséquences notables sur la musique, qui reste cependant parmi ce qui se fait de mieux dans le progressif actuel : inventivité dans les mélodies et les enchaînements, soin extrême apporté aux arrangements, aucun temps mort dans cet album. Le changement le plus notable tient à l’arrivée de Steve Unruh qui officie à la flûte et au violon (inoubliable passage en apesanteur dans 'The Stroke of Midnight', frissons assurés !), qui impose une sonorité nouvelle en lieu de place du saxophone assez présent dans les productions précédentes. Ce n’est ni mieux ni moins bien, c’est autre chose, une tonalité plus pessimiste et intimiste, avec des guitares parfois beaucoup plus appuyées qu’auparavant, enrichissant les contrastes.

Tous les membres se sont impliqués dans la composition et l’écriture, d’ailleurs le thème de l’album (les états pathologiques) doit sans doute beaucoup aux idées du guitariste John Greenwood, chirurgien de son état. A la batterie, Chester Thompson (entre autres guest de talent dans les live de Genesis) apporte une profondeur de son et une rigueur magnifiques, par contre les percussions sont beaucoup moins présentes que dans "The Garden", et ici l’absence de Tim Irrgang se fait sentir.

La manière dont la musique colle aux thèmes abordés est simplement bluffante : rarement un morceau aura aussi bien évoqué la folie que la fin de 'Mania' qui traite de la bipolarité. Unitopia n’oublie pas d’enrichir sa palette avec de magnifiques sections orchestrales (dès l’entame de 'Broken Heart'), Sean Timms a étoffé ses accompagnements au piano et il y a toujours des envolées lyriques de belle amplitude ('The Uncertain'), le tout dans un flot mélodique très porgressif ('Helen' et ses mesures impaires). Cerise sur le gâteau, le tout est servi par un Mark Trueak impeccable et sensible au micro, avec son timbre si particulier.

Treize années se sont écoulées depuis qu’Unitopia s’est désintégré en plein vol. Il revient ici avec un album d’une richesse incroyable qui n’en finit pas d’étonner. Un album au-dessus du remarquable : indispensable. Un de plus.

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(1) COMMENTAIRE(S)    
 
 
PROGRACER
15/11/2023
  0
Une des grosses claques de cette fin d'année décidément riche en sorties marquantes. "Fans de Civilization" de Southern Empire ou de "Fall In Love With the World" d'UPF comme moi, jetez vous sur ce bijou de créativité et d'émotion. Assurément un des albums de l'année.
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LECTEURS:
4.5/5 (10 avis)
STAFF:
4.6/5 (5 avis)
MA NOTE :
 
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