Dissona est un groupe de metal progressif venu de L'Illinois, dont la musique basée sur l’émotion propose des riffs puissants et une batterie trépidante. Après sept ans d'absence, voici un EP trois titres au nom révélateur (“Dreadfully Distinct”) qui pose les bases d’une nouvelle orientation musicale directe et moderne, livrant un disque raffiné entre Ice Age, Fates Warning, Redemption et parsemé de touches à la Depeche Mode.

La prouesse est de proposer trois visages différents avec trois titres. Dissona a ainsi les pieds dans le death, le progressif, le heavy et la synth wave ou encore le metal gothique à la Paradise Lost (‘Skinjob’). Sa musique s’ancre dans le progressif historique comme un clin d’œil au passé (‘The ¨Prodigal Son’ ou ‘Renaissance’). Elle oscille entre l’ancien et le moderne (‘Renaissance’) et sort des sentiers battus, étirant limites des genres (‘Skinjob’). Tout au long de l’EP, le piano est superbe, les riffs acérés (‘The Prodigal Son’) évoquent parfois Pantera (‘Renaissance’), la voix intense rappelle Tom S. Englund (Evergrey) alors que les envolées solitaires brillantes font penser à “Six Degrees Of Inner Turbulence”. Mais au-delà de l'aspect purement technique, ce sont les mélodies qui retiennent l'attention : douces, rassurantes, piquantes et usant de sonorités orientales pour faire se lever un vent de chaleur. Le disque s'aventure en des contrées méconnues, lorsque ‘Skinjob’ étale des rythmes synthétiques et des claviers froids. Une manière d'effacer les barrières et ne laisser subsister que l’émotion. 

“Dreadly Difficult” brouille les pistes, marie ombre et lumière, guitares intenses, chant âpre et phrases solitaires auréolées de piano cristal. Dissona construit un moment de metal progressif agréable qui appelle inévitablement une suite...