Display Of Decay est un groupe de brutal death metal canadien dont la musique est parsemée de riffs de plomb et de rythmes percutants. Après “Art in Mutilation”, l'équipe a été remaniée puisque seul Sean Watson (chant et guitare) reste sur le navire, ses camarades étant partis former Miscreation. Recentré autour du guitariste, voici “Vitriol” dont la musique est à situer aux côtés de Cannibal Corpse ou Morbid Angel. Teigneux, énergique et enlevé, le disque laisse des cicatrices profondes, mais est-ce suffisant pour le démarquer ?
Des rivières d’acides coulent dans “Vitriol” qui décline tout ce qu’on peut espérer de terreur et de puissance. Les riffs de plomb, les guitares sales, les rythmes percutants et le chant grondant démontrent maîtrise et savoir-faire. Au fil d'une trentaine de minutes, Display Of Decay expose sa violence ultime sur des titres précis (‘Hot Lead Vengeance’) soutenus par des riffs efficaces (‘Vitriol’) et une basse qui claque et explose au milieu d'un raz-de-marée de saturations (‘The Butcher’). Pour compléter le tableau, quelques notes techniques émaillent les pistes (‘Legion Of Doom’). Le groupe invite les esprits de Malevolent Creation lorsque les guitares solitaires s’habillent de dissonances et de vibratos tirés jusqu'à la rupture (‘Vitriol’) ou l'ombre d'Iron Maiden avec de fines gouttelettes mélodiques qui rayonnent dans une clarté blafarde (‘The Butcher’ et ‘Legion Of Doom’). Malheureusement, le chant manque de variété car il abuse des mêmes motifs d’une piste à l’autre... Enfin l'habillage est de qualité, de la superbe pochette qui entoure le disque d'une aura de mystère et d’effroi jusqu'à la production qui aère des titres étouffants.
Malgré ses qualités, “Vitriol” manque de variété et de prises de risque. Très bien exécuté, savamment composé et parfaitement enregistré, il peine à se démarquer, laissant planer une impression d'uniformité. Voici un disque sympathique et débordant d'énergie bien que prévisible et classique.