The Anchoret est le projet d'Eduard Levtisky qui s'est notamment entouré d'Andy Tillison (The Tangent) et Sylvain Auclair (Heaven's Cry et Karcius) pour proposer son premier album, "It All Started with Loneliness".
Les premières notes de 'An Office for...' nous entrainent dans un mélange d'impulsions jazz et de riffs metal, un exercice que l'on pourrait comparer à une jam entre John Coltrane et Metallica. Par la suite, 'A Dead Man' à la fois percutant et hypnotique se démarque par son intensité. Les transitions entre le metal lourd et des moments plus jazz sont si fluides que l'on oublie presque les genres, se laissant simplement porter par la musique et les claviers d'Andy Tillison.
La recette du groupe évoque clairement Opeth, notamment sur 'Until the Sun Illuminates', et Pink Floyd pour les parties calmes et planantes. La pièce maîtresse de l’album est sans conteste 'Unafraid' dont les structures mélodiques, alliées à une puissance instrumentale, démontrent tout le talent de The Anchoret en incarnant l'équilibre parfait entre technicité et émotion. En clôture, 'Stay' sert de rappel poignant de l'ensemble du voyage, invitant l'auditeur à la contemplation.
Enfin, il est impossible de passer sous silence la prestation de Sylvain Auclair, à la fois robuste et émouvante, parvenant à évoquer des images puissantes avec une apparente facilité. Il y a une sincérité dans son timbre qui rend chaque chanson, même les plus techniques, accessible.
Pour un premier album, The Anchoret a mis la barre haut. Certes, il y a quelques faiblesses, notamment des longueurs, mais elles sont largement compensées par la passion et l'authenticité suintant de chaque piste. "It All Started with Loneliness" est une œuvre qui interpelle, défie, mais surtout qui rappelle le pouvoir de la musique à provoquer des émotions profondes.