ANDREA ORLANDO: La Scienza Delle Stagioni (ROCK PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Il est des artistes dont le nom ne vous évoque pas forcément grand-chose et qui pourtant trainent leurs guêtres sur la scène musicale depuis des lustres. Ainsi Andrea Orlando a commencé à agiter ses baguettes au début des années 1990 au sein du groupe de dark prog Malombra avant d’œuvrer avec des pointures RPI telles que Finisterre et La Coscienza di Zeno ou de jouer en concert depuis 1999 avec Real Dream, un tribute band de Genesis, ou plus récemment avec La Maschera di Cera.

Déjà auteur d’un premier (et excellent) album en 2017, "Dalla Vita Autentica", il revient en 2023 avec "La Scienza Delle Stagioni", accompagné d’une pléthore d’artistes issus de la scène italienne. Andrea Orlando n’est pas seulement un batteur émérite, il joue également de toute une panoplie de claviers mais surtout, c’est un compositeur inspiré. Les sept titres qu’il nous invite à découvrir ont pour point commun leur belle musicalité : mélodieux, romantiques, délicats, inventifs, fluides, autant de qualificatifs qui les caractérisent. Andrea Orlando utilise la technique des Genesis ou Yes (sans y ressembler pour autant) dans une alchimie complexe entre la place accordée à chaque interprète (chant, guitare, claviers, basse et batterie se partageant équitablement l’espace), les rapports de force acoustique/électrique et l’alternance des thèmes lents et rapides. Il arrive également à marier la finesse des années 70 à des sonorités plus contemporaines.

Les titres laissent une large place à la musique : outre deux morceaux instrumentaux (le dynamique ‘City 40’ et ‘Il Sogno di Anastasia (parte seconda)’ aux effluves cameliennes façon "The Snow Goose"), les titres chantés laissent place à de longues plages instrumentales sur lesquelles s’entrecroisent pianos mélancoliques, basses dynamiques, orgues pop, synthés 70’s, batteries virevoltantes et guitares aériennes. Le chant, féminin et en italien, est assuré par Meghi Moschino (Quanah Parker). Son timbre dans les mediums, gracile et doux, colle à la perfection à l’atmosphère romantique annoncée par la jolie pochette et sait trouver la faille pour faire frémir l’auditeur (‘Stagione Lontana’).

S’il fallait trouver un léger défaut, les trois plus longs titres se concluent par de disgracieux fade out qui laissent un goût d’inachevé. Néanmoins, avec son progressif mélancolique et symphonique, "La Scienza Delle Stagioni" a tous les atouts pour séduire les amateurs de rock raffiné. Andrea Orlando s’affirme être un artiste inspiré dont les albums s’écoutent avec bonheur.

ANDREA ORLANDO

LA SCIENZA DELLE STAGIONI

MA.RA.CASH RECORDS

ROCK PROGRESSIF