Besomora, qui fait référence aux esprits sombres et aux démons, est une formation australienne officiant dans le death mélodique. Le groupe a sorti trois singles dont une reprise de Kiss. Aujourd'hui, il publie son premier album “Delusional Monster” dont la noirceur profonde est en adéquation avec le nom de la formation. Six titres entre thrash et death aux tonalités modernes, six étapes pour définir un univers, six paliers pour asseoir leur prestance.
Le disque, plein d’énergie, repose sur des bases death à l'ancienne et des influences thrash (‘Mass Starvation’, ‘No Remorse’). La musique suit les canons du genre avec application, en s’en échappant rarement. De prime abord, c’est la violence et l'intensité qui explosent grâce à des riffs épais et directs dignes de Carcass. Violence et douceur s’épousent et s’unissent lorsque la guitare solitaire saupoudre d’une pincée de mélodie les chansons (‘Beyond Atrocity’) ou se fait entendre via de doux arpèges, calme annonciateur d’une tempête redoutable (‘Suffocate Me’, ‘No Remorse’). Plus que la simple rage, c’est l'effroi qui étonne lorsque Besomora habille les chansons avec des dissonances venues de chez Morbid Angel. Quelques passages techniques laissent entrevoir un potentiel qu’il faudra exploiter et intensifier (‘Suffocate Me’).
“Delusional Monster” invite à goûter la douceur de guitares mélodiques et la puissance de riffs acérés. L’EP a ses forces comme ses faiblesses : plein de fougue, il semble parfois peiner à s’affirmer. Bien que sympathiques, les chansons auraient mérité une pointe d’acidité et de piment. Heureusement quelques - trop rares - passages techniques fendillent ce moule un peu trop propre et lisse. “Delusional Monster” est un disque qui alterne de bonnes choses et d’autres plus classiques destiné aux amateurs de Carcass, Arch Enemy ou Omnium Gatherum.