Nous sommes ici au cœur du progressif. Avec cet album, l'un de leur tout meilleurs, le trio ELP nous offre quelques uns des morceaux les plus typiques du genre. Et si ce disque n'est pas exempt de quelques erreurs, elles sont elles aussi caractéristiques de notre genre favori.
"Trilogy" est ouvert par un fameux triptyque : 'The Endless enigma', dont les deux parties sont séparées par la fameuse fugue au piano d'Emerson. On y retrouve des sons abstraits, sauvages, qui aboutissent à un grandiose éclat. Suit la doucereuse et envolée 'From the beginning'. Après une reprise fulgurante à l'orgue Hammond d'un morceau du compositeur Aaron Copland, vient le titre éponyme qui illustre à lui seul le paradoxe ELP. Commencé par envolée et glorieuse, elle se perd dans des complications électroniques. Le disque s'achève avec un autre exercice de style prestigieux emprunté à la musique classique : 'Abaddon's bolero'.
"Trilogy" est un disque plein de qualités qui, au final, n'accuse pas plus les années que certains albums-cultes devenus intouchables auprès des intégristes du progressif. Alors n'oublions pas cet opus coloré et flamboyant, qui a tant apporté aux groupes de metal progressif d'aujourd'hui.