THE SPACELORDS: Nectar Of The Gods (ROCK PROGRESSIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Cela fait longtemps que nous suivons The Spacelords, au moins depuis "Synapse" en 2014, découvert grâce à Electric Moon avec lequel il a pendant plusieurs années partagé le batteur Marcus Schnitzler. Nous l’avons vu grandir, progresser, se bonifier à la manière d’un (très) bon vin pour devenir ce qu’il est aujourd’hui, un des maîtres d'un space rock typiquement teuton et peut-être même le plus jubilatoire d’entre eux. A tel point que la comparaison avec son aîné Electric Moon a fini par jouer en sa faveur, ce qui n’est pas un mince exploit.

Moins de deux ans après "Unknown Species", The Spacelords nous invite à nouveau à le suivre pour un trip qui fleure bon les champignons, hallucinogène évidemment. Il n’y a aucune (r)évolution à attendre de cette septième rondelle qui se contente se creuser le même sillon que ses devancières, tout en rondeur élastique mais solidement enfoncé dans le sol par une rythmique massive. Personne ne s’en plaindra d’autant plus que c’est encore l’inspiration au garde-à-vous que les Allemands tricotent ces paradis artificiels moelleux et incroyablement vivifiants.

A l’instar de leur frère spirituel Sula Bassana, ils possèdent cette faculté rare à faire du bien quand on les écoute. Se laisser emporter par leur rock psyché onctueux, c’est s’abandonner dans un cocon protecteur, comme bercé par un doux liquide amniotique. De fait, confortable et ondoyant, "Nectar Of The Gods" se veut le meilleur remède contre la déprime hivernale. Mais il est surtout le moyen le plus efficace pour voyager, pour quitter un quotidien sinistre pour un ailleurs lointain. Celui-ci exhale forcément les parfums de l’Orient, à l’image du titre d’ouverture qui donne son titre à l’album et entraîne le pèlerin sur la route de Ravi Shankar avec sitar et percussions tribales. Gorgé d’une semence douillette, le manche de Matthias Wettstein libère une myriade de sonorités hypnotiques qui se caressent sur le socle épais que bétonne la batterie de mammouth de Marcus Schnitzler.

Après cet orgasme de plus de neuf minutes, ‘Endorphine High’ amène le périple vers des contrées plus délicates et suaves, toujours guidé par cette six-cordes imbibée d’un éther soyeux. Sur ‘Mindscapes’, les traits se font plus durs quoique non moins obsédants, sculptés par une rythmique qui bouffe tout l’espace même si la guitare ouvre ses habituelles vannes psychédéliques. Du haut de ses presque quinze minutes, ‘Lost Sounds Of Lemuria’ ferme le ban sur une note stratosphérique, véritable invite pour les étoiles. Le tempo est lent, l’ambiance ouatée que distillent synthétiseurs bucoliques et orgue humide échappé des seventies.

"Nectar Of The Gods" est un breuvage irrésistible de rock psyché instrumental concocté par The Spacelords, plus que jamais les patrons du genre.

THE SPACELORDS

NECTAR OF THE GODS

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