Avec « Universo Inverso », Kiko Loureiro signe ici son deuxième opus en solo. Comme avec le précédent « No Gravity », c’est dans l’instrumental que le guitariste d’Angra aime s’exprimer à l’occasion de ses escapades en solitaire. Mais alors que « No Gravity » montrait de lui son côté technique et métal exacerbé qu’on lui connaît - dont l’on retrouvera d’ailleurs la couleur dans le dernier « Aurora Consurgens » d’Angra où les passages instrumentaux sont plus fréquents - « Universo Inverso » nous propose une autre facette de son univers musical.
Pour cela, Kiko Loureiro s’est entouré de musiciens natifs de ses terres : Yaniel Matos au piano, Cuca Teixeira à la batterie et Carlinhos Noronha à la basse… Une formation en quartet, loin des schémas heavy ! Avec cette formation, fortement orientée jazz, le propos musical se trouve donc profondément modifié, d’une manière que l’on ne lui connaissait pas et dont on l’aurait difficilement soupçonné.
En une dizaine de titres, cet album nous immerge dans diverses ambiances musicales, teintées de jazz, de bossa, samba et autres couleurs latines… Le tout, sous une forme assez épurée laissant s’exprimer la beauté et le touché de chacun des musiciens. La plupart des titres met ainsi en avant les accompagnements et les thèmes de piano magnifiquement relevés par une guitare utilisée avec un léger gain et une section rythmique qui groove. Mais attention, car même en étant adepte des couleurs jazz et des improvisations, il faudra plusieurs écoutes pour apprécier un contenu semblant décousu au premier abord… Une fois ce cap franchi, vous aurez l’extrême bonheur de pleinement capter et assimiler la beauté des thèmes et arrangements composés et/ou improvisés.
Au final, ce « Universo Inverso » est une véritable surprise ! Le tout est magnifiquement joué et l’on retiendra, encore une fois, une vraie alchimie créée entre les quatre instruments, plus particulièrement la guitare et le piano. Kiko Loureiro se dévoile un peu plus sur cet album et on y découvre un artiste capable de s’exprimer totalement sur un registre aux antipodes de ce qu’on connaît de lui. N’est ce pas ce qui caractérise les grands musiciens ?