LORDS OF BLACK: Mechanics Of Predacity (HEAVY METAL) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Le groupe espagnol Lords Of Black fête en cette année 2024 ses dix ans d’existence avec un sixième album dénommé "Mechanics Of Predacity". Au vu de son titre, ce nouvel objet ne semble pas être l'ultime volet de la trilogie débutée avec l’excellent "Alchemy Of Souls Part I". La partie II sortie, il y a déjà trois ans, n’avait pas recueilli autant de lauriers que son aînée. La paire Hernando/Romero (co-concepteurs du combo) est donc aujourd’hui attendue au tournant.

Autant le préciser tout de suite, cette nouvelle livraison n’atteint pas les sommets de l’opus de 2020, mais développe tout de même une diversité stylistique, une richesse technique et une qualité d’interprétation qui méritent quelques applaudissements. Les dix morceaux proposés parcourent des ambiances changeantes qui vont du heavy metal au hard rock mélodique, en passant par des mouvements caractéristiques du métal progressif. Le travail sur les mélodies a dû être ici une des lignes de conduite de la formation.

Alpaguer l’auditeur d’emblée n’est pas forcément le plus compliqué, encore faut-il que l’impact demeure. Sur ce "Mechanics Of Predacity" Lords Of Black y parvient ponctuellement. En sont pour preuve le hargneux 'Let It Burn' qui convoque Judas Priest, le pesant 'Crow Of Thorns' qui évoque par instants Black Sabbath et le mid-tempo 'Obsessions Of Mind' qui offre une ritournelle laissant à la longue un agréable sentiment nostalgique. En sont également témoins les onze minutes de metal progressif de l’excellent 'A World That’s Departed' qui ramène au Dream Theater de "Scenes From A Memory". Ce morceau-phare de l'œuvre possède deux challengers qui ont pour noms 'I Want The Darkness To Stop' et son joli thème rappelant le poignant 'Before That Time Can Come' de l’album "Alchemy Of Souls, Part II", et le fulgurant 'Let The Nightmare Begin' parcouru d'harmonies emplies d’un lyrisme accrocheur. Au rayon des satisfactions, il convient également de souligner - mais ça n’étonnera personne - les qualités d’interprétation de Romero qui permet même aux titres les plus faibles de rester à flot, sans oublier la performance de ce diable de Jo Nunez derrière ses fûts.

Lords Of Black peut être satisfait de son nouvel effort, "Mechanics Of Predacity" est un opus attachant. Il est toutefois dommage que les remarquables idées mélodiques développées ponctuellement n’aient pas touché de leur grâce l’entièreté des compositions. Ainsi, malgré la bonne tenue instrumentale de chaque partition, et notamment des guitares plutôt marquantes, la majorité des titres manquent d'impact sur la durée.

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