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""The Shape Of Fluidity" affine encore davantage l’identité singulière de Dool, groupe dont la musique est aussi difficile à définir qu’elle est belle et finalement universelle."
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4/5
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Dool a toujours été un groupe insaisissable. D’abord affilié au défunt The Devil’s Blood avec lequel il partageait à la fois la section rythmique et une même expression lourde et mélancolique, il a su toutefois rapidement s’affranchir de cette parenté pour creuser un sillon qui lui est propre, moins metal et plus atmosphérique, si tant est que ces étiquettes aient vraiment un sens. A l’écoute de "Here Now, There Then" (2017) et de "Summerland" (2020), la comparaison avec The Devil’s Blood ne semblait en effet plus aussi pertinente.
Après quatre années de silence, "The Shape Of Fluidity" confirme que les Hollandais sont toujours aussi inclassables et peut-être même davantage encore. Certes fruit d’un travail collectif, il paraît néanmoins évident que ce troisième album est tout entier construit autour de sa figure centrale, Raven van Dorst. Prénomé(e) Ryanne, elle/il a peu à peu pris conscience d’être né(e) intersexe. Comme son titre le laisse deviner, les questions de genre et d’identité infusent par conséquent "The Shape Of Fluidity", écrin cathartique des interrogations de son principal auteur, de ses doutes. De ses difficultés aussi. En cela, ce disque est un appel vibrant et douloureux à la liberté, celle d’être qui on souhaite, de vivre tel qu’on le ressent contre les diktats d’une société qui assigne chacun dans une case, dans un rôle.
Pour autant, l’œuvre n’est ni militante ni exagérément noire, même si un voile de mélancolie l’enserre tout du long. Au vrai, "The Shape Of Fluidity" ne veut même plutôt accrocheur, voire carrément rock, comme en témoigne d’emblée ‘Venus In Flames’ dans un registre post punk étonnant, influence qu’affiche également ‘House Of Thousand Dreams’ durant lequel Raven s’accouple discrètement à un chant masculin. L’album ne s’enfonce pas moins dans un socle plombé qu’il ne déserte que rarement et par petites touches (‘Evil In You’).
Couturées d’un fard très dark, les guitares jouent un rôle essentiel dans ce paysage pesant, témoin ‘Self-Dissect’ où Polar et Iskandr rivalisent d’une flamboyance minérale. Lancinant, l’album doit évidemment beaucoup de son charme étrange à cette voix androgyne qui emporte tout. Couplée à ces guitares d’airain, elle se fait tragique sur ‘Hermagorgon’ durant lequel Raven se livre comme jamais. Mais c’est peut-être ‘Hymn For A Memory Lost’ qui lui permet de donner la pleine mesure de son talent, puissant et quasi mystique, dans une veine gothic rock qui n’est pas sans évoquer Paradise Lost.
Disque évidemment très personnel, "The Shape Of Fluidity" affine encore davantage l’identité singulière de Dool, groupe dont la musique est aussi difficile à définir qu’elle est belle et finalement universelle.
Plus d'information sur
https://www.facebook.com/allthosewhowanderaredool/
LISTE DES PISTES:
01. Venus In Flames 02. Self-Dissect 03. The Shape Of Fluidity 04. Currents 05. Evil In You 06. House Of a Thousand Dreams 07. Hermagorgon 08. Hymn For A Memory Lost 09. The Hand Of Creation
FORMATION:
Jb Van Der Wal: Basse Nick Polak: Guitares Omar Iskandr: Guitares Raven Van Dorst: Chant / Guitares Vincent Kreyder: Batterie
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