"Insanium" est le premier album de Whom Gods Destroy, le nouveau projet de Derek Sherinian et de Ron ‘Bumblefoot’ Thal, Sons of Apollo ayant été mis sur la touche, du fait du retour de Mike Portnoy au sein de Dream Theater.
Le single sorti pour promouvoir l’album ‘In the Name of War’ était prometteur, avec son intro énigmatique, son riff accrocheur et ses envolées aux confins du progressif, mais l’album est en fait assez inégal. L’arrivée de Dino Jelusick au micro n’apporte pas beaucoup d’originalité à des mélodies malheureusement parfois convenues et un peu évidentes. Ce constat est d’autant plus dommage que la responsabilité des mélodies revient à des musiciens d’ordinaire particulièrement créatifs. Seulement là il s’agit, selon toute vraisemblance, de remplir un cahier des charges. Certes, il y a des touches de génie de Bumblefoot et de beaux échanges avec Derek Sherinian ici et là, mais c’est anecdotique et surtout pas à la hauteur de ce à quoi ils nous ont habitués par le passé.
Dans un monde où l’offre de musique abonde autant, sortir du lot n’est pas chose aisée. Les fans la première heure de Bumblefoot ont souvent du mal à comprendre la trajectoire de la carrière du guitar hero et ce n’est pas avec cet album qu'ils auront plus de clarté. Pourtant, ce dernier laissait entendre il y a déjà quelques années qu’il préparait un album solo, plus fidèle à ses goûts personnels. L’artiste est éclectique, difficile de le lui reprocher mais cela se fait au risque de perdre l’auditoire.
‘Hypernova 158´ en est l’exception. L’esprit Bumblefoot est présent, à savoir tout en technique, en humour et en humilité. Hélas, c’est la seule incartade originale de cet opus, le reste étant du déjà-entendu. L’album n’est pas à jeter, il y a bien sûr du bon, avec des riffs et mélodies intéressants, mais l’ensemble manque hélas d’homogénéité et surtout d’originalité. En tous les cas, l'avenir de Whom Gods Destroy semble déjà bien incertain.