Today Was Yesterday s'annonce comme un projet passionnant. Le bassiste et chanteur Angelo Barbera, qui a accompagné Perfect Stranger, Deficit, Red Square Black et The Doors en live, a décidé avec son grand copain le batteur Ty Dennis (Fire Bug mais également Deficit et The Doors en live) de prendre la route du rock. Pour les accompagner dans leur périple, les deux hommes recrutent Ed Roth aux claviers mais surtout Robby Krieger et Alex Lifeson, respectivement guitaristes des mythiques The Doors et Rush!
L'album démarre sur les chapeaux de roue. Dès l'entame, nous savons que le voyage sera mouvementé. Les guitares sont bien en avant et une pluie d'arpèges électriques s'abat sur nos oreilles. La voix grave d'Angelo Barbera est aussi chaleureuse que le soleil californien. Les deux guitaristes s'en donnent à chœur joie pour des escapades en solitaire qui raviront les amateurs. Ed Roth a également des bons de sortie comme son solo d'orgue sur 'I Take All'. Ce sont ses claviers extra-terrestres qui lancent sur orbite ses compères sur 'My Dog Is My God', morceau sophistiqué et tempétueux. Sommets de l'album, 'Faceless Faraway Song' et 'On My Own' se font plus insaisissables, changeant de parcours en cours de route.
Pourtant, malgré l'enthousiasme, la formule du groupe s’essouffle un peu au fur et à mesure de la progression. Les morceaux en deuxième partie accusent des ressemblances avec les précédents et manquent de variété, de nouvelles couleurs. 'If I Fall (Silly Games)' est un blues au ralenti qui semble s'étirer ad nauseam avec pour seul prétexte de placer des soli de guitares. Même le chant d'Angelo Barbera perd de son intensité piste après piste. 'My New Look' termine l'album sur une note nostalgique, aussi réussi soit-il ce morceau n'était peut-être pas le meilleur choix pour conclure l'album avec ce manque cruel d'entrain.
L'écoute du premier album de Today Was Yesterday se révèle agréable notamment grâce à l'apport de ses deux guitar heroes. Toutefois, ce projet aurait mérité d’être un peu moins monolithique, un peu moins figé sur ses acquis. Nous attendons donc avec impatience son successeur.