ROBERT JON & THE WRECK: Red Moon Rising (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

"Ride Into The Light" n’avait pas encore eu le temps de s’user sur nos platines que Robert Jon & The Wreck sortait déjà un nouveau single avec le titre ‘Stone Cold Killer’. Si nous avions déjà noté l’hyperactivité du quintet d’Orange County, ses membres semblent avoir décidé d’encore intensifier leur rythme de composition. C’est donc seulement dix mois après son prédécesseur que parait un "Red Moon Rising" marqué par deux éléments importants. Le premier concerne le changement de line-up que représente l’arrivée de Jake Abernathie aux claviers en lieu et place de Steve Maggiora. Le second voit Kevin Shirley prendre en main l’intégralité de la production, confirmant ainsi la confiance que Joe Bonamassa porte à ses protégés.

En ce qui concerne le contenu de cet opus, les Californiens perpétuent une tradition visant à varier ses approches stylistiques tout en gardant la cohérence d’une personnalité désormais reconnaissable entre mille. Pourtant, le début d’opus reste surprenant en raison d’une ambiance plus sombre qu’à l’accoutumée. Il faut dire que le sujet des blessures que peuvent engendrer les relations amoureuses revient au sein de plusieurs titres, laissant à penser que Robert Jon a eu récemment maille à partir avec la gent féminine. ‘Stone Cold Killer’ et ‘Trouble’ ouvrent ainsi les hostilités en laissant transpirer une certaine forme de colère. Le premier se fait brut et percutant avec un solo de slide qui n'est pas sans rappeler ce que nous offrait le regretté Pete Wells (Rose Tattoo). Quant au second, son refrain martelé est équilibré par un groove que l’on retrouvera tout au long de l’album.

L’émouvante, envoûtante et bien nommée ‘Ballad Of A Broken Hearted Man’, et un ‘Dragging Me Down’ développant son riff épais et tortueux dans une ambiance très 70’s, viennent renforcer une ambiance crépusculaire heureusement déchirée à plusieurs reprises. Le titre éponyme, funky en diable et doté de chœurs fédérateurs, ou un ‘Hold On’ aux effluves dignes des Black Crowes, sont de belles bouffées d’une énergie positive qui finit par prendre le dessus malgré un ‘Worried Mind’ introspectif et contemplatif. Nous retrouvons alors quelques harmonies de guitares convoquant l’esprit du Allman Brothers Band (‘Down No More’, ‘Hate To See You Go’), alors que la section rythmique déploie son groove sur ‘Help Yourself’ ou ‘Give Love’ pour amener la fin d’album vers des terres plus lumineuses. Nous noterons également un rageur et explosif ‘Rager’ dont la redoutable accélération finale et l’imparable duel entre les guitares et claviers déclenchent quelques mouvements saccadés des cervicales.

Ce "Red Moon Rising" est donc un nouveau coup de maître pour Robert Jon & The Wreck, même s’il se révèle un peu plus sombre que ses prédécesseurs. Néanmoins, cette mélancolie plus prégnante qu’à l’accoutumée ne remet pas en cause une variété d’approches stylistiques qui captive une fois de plus l’auditeur au point de le rendre dépendant à la musique des Californiens. Il reste désormais à savoir si le quintet va réussir à maintenir son rythme sans que la qualité de ses œuvres ne finisse par s’en ressentir. Pour l’instant, aucune inquiétude ne pointe le bout de son nez et ce nouvel opus est un nouveau trésor à savourer sans réserve.

ROBERT JON & THE WRECK

RED MOON RISING

JOURNEYMAN RECORDS

ROCK