BLACKRAIN: Hot Rock Time Machine (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Pour de sombres histoires de droits, il n’était pas possible d’écouter les albums "A Lethal Dose Of…" (2011) et "It Begins" (2013) sur les plateformes de streaming. Comme il était également très difficile de se les procurer en format physique, Blackrain a décidé de prendre le taureau par les cornes et de réenregistrer une dizaine de titres de ces opus afin de les proposer sur un "Hot Rock Time Machine" qu’il serait une erreur de considérer comme la marque d’un manque d’inspiration. En effet, le quatuor est déjà en train de préparer une prochaine livraison discographique pour 2025.

Difficile néanmoins d’en faire des pages sur des morceaux que tous les fans connaissent déjà, d’autant qu’ils figurent pour la plupart en bonne position sur les setlists du combo en live. Boostés par l’arrivée de Franky Costanza (ex-Dagoba, Les Tambours du Bronx) derrière les fûts, Swan et sa bande profitent également de la production de Hannes Braun (Kissin’ Dynamite) qui s’était déjà occupé du son de l’excellent "Untamed" (2022). Le choc est d’ailleurs immédiat sur l’hymne ‘Overloaded’ qui ouvre les réjouissances en montrant de manière flagrante les progrès réalisés par Swan au chant. Les chœurs ont également subi une cure d’hormones pour les rendre plus virils en laissant de côté les harmonies pour y gagner en puissance. ‘Wild Wild Wild’ est un autre exemple de ce traitement.

Si dans l’ensemble, la production et le son restent les principaux changements notables par rapport aux versions précédentes, certaines pièces bénéficient néanmoins d’un ravalement de façade plus évident. Ainsi la ballade ‘Nobody But You’ prend ici une ampleur très largement supérieure à l’originale, lui procurant ainsi une intensité qui lui permettait de rivaliser avec les meilleurs exercices du genre datant des années 80. Les ombres de Mötley Crüe ou Skid Row planent sur cette douceur qui semble également être une friandise dont Franky Costanza a toujours été un grand amateur. Autre sommet de cette galette, ‘Revolution’ retrouve son identité initiale. Pas celle de l’enregistrement réalisé pour "It Begins", à l’occasion duquel il avait même été rebaptisé ‘Re-evolution - New Generation’, mais celle que le groupe lui avait donnée à sa création et que Jack Douglas avait dénaturé en 2013. Avec son ambiance à la Ennio Morricone, ce titre voit également son pré-refrain modifié.

Alors évidemment, l’exercice a ses limites et il sera difficile aux fans d’en faire un sommet de la discographie de Blackrain. Néanmoins, et au-delà des questions de légalité, cet album voit son existence largement justifiée. Non seulement, il permettra à ceux qui n’ont découvert la formation hexagonale que récemment, de faire connaissance avec des débuts injustement sous-estimés, mais il redonne également une belle cure de jouvence à des compositions dont l’efficacité en est encore renforcée.

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