Les livraisons de The Intersphere se font dernièrement de plus en plus espacées. Alors qu'il fallait environ deux ans dans les années 2010 pour voir apparaitre un nouvel album, cinq ans sont désormais nécessaires. Des interrogations, un léger manque d'inspiration, une pandémie, ou des évolutions dans la vie personnelle des membres auraient-ils eu un impact sur la vie du groupe ? Il semblerait qu'un peu de tout cela soit à l'origine de cette baisse de productivité et une conséquence du résultat global de ce "Wanderer" plutôt bien nommé.
Voulu ou pas, le nom de "Wanderer" qui peut se traduire par 'errant' correspond assez bien au contenu de cet album qui semble hésiter sur les directions à prendre. Ce n'est pas une surprise, les membres de The Intersphere l'ayant annoncé, ils ne se sont pas fixés de limites stylistiques et étant désormais tous chargés de famille, ce groupe reste avant tout un moyen pour eux de se retrouver et de se faire plaisir.
On retrouve dans une bonne moitié de "Wanderer" ce que la formation sait faire de mieux, à savoir un pop/rock classieux et recherché avec d'excellents titres comme 'Bulletproof' ou 'Wanderer' qui ouvrent l'album de la meilleure des façons. Créatifs, faciles d'accès mais variés et regorgeant de petites prouesses techniques que les musiciens de manqueront pas d'apprécier (particulièrement la section rythmique), ils réalisent un sans faute. Plus modernes, 'Down' et ses petits effets électro suivie de la sautillante 'Who Likes To Deal With Death' qui se rapproche de ce que peut proposer Two Doors Cinema Club sont elles aussi des franches réussites.
Dommage que la suite ne soit pas du même niveau. 'Heads Will Roll' tente de durcir le ton mais, comme 'A La Carte' dont une partie semble avoir été inspirée par certains tubes mainstream passant à la radio (dont 'On The Floor' de Jennifer Lopez), il contraste beaucoup trop par rapport au reste de l'album. Et malheureusement, même s'ils sont agréables et plus en phase avec le contenu traditionnel qu'offre habituellement The Intersphere, les trois derniers morceaux ne brillent pas par leur originalité.
On ne pourra pas reprocher à The Intersphere de ne pas chercher à évoluer. On ne pourra pas non plus reprocher à "Wanderer" de ne pas être efficace. Mais il est probable qu'une partie des fans attendaient mieux, ou plutôt un peu plus de renouvellement de la part d'un groupe qui nous avait habitués à l'excellence. Malgré cette relative déception, "Wanderer" reste une excellente porte d'entrée pour découvrir ce groupe talentueux qui a sa place parmi les formations les plus intéressantes du genre.