BLACK COUNTRY COMMUNION: V (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Si nous attendions un successeur à "BCCIV" depuis sept ans, il n’y avait pas d’inquiétude particulière concernant l’existence de Black Country Communion. En effet, les problèmes d’égos entre Glenn Hughes et Joe Bonamassa, qui avaient conduit au split entre 2012 et 2017, sont réglés depuis longtemps et seuls les emplois du temps surbookés des quatre légendes composant le groupe justifiaient ce délai particulièrement long. Il faut également dire qu’une certaine pandémie n’a pas facilité les choses. Heureusement, cette interminable attente prend fin avec un cinquième opus simplement intitulé "V" et qui voit à nouveau Kevin Shirley s’occuper de la production.

Avec la même équipe et un patronyme qui n’a pas dû provoquer de nœuds aux cerveaux de ses auteurs, voilà qui ne semble pas présager de grosses surprises. En même temps, l’œuvre précédente était tellement réussie que peu d’amateurs refuseraient de reprendre une dose de ce délicieux assemblage entre les oreilles. Bien sûr, la recette reste la même, mais elle est tellement succulente qu’il serait dommage de s’en priver. Le quatuor a toujours les pieds profondément ancrés dans les 70’s et distille avec précision ses doses de groove, de funk et de soul dans son classic-hard-rock dont les volutes laissent parfois apparaître les ombres d’un Led Zeppelin ou d’un Deep Purple. Avec ses reflets à la fois épiques et funky, ‘You’re Not Alone’ marie parfaitement ces influences à grands coups de refrains imparables et déchirants, également enrichis d’un dialogue entre orgue et guitare.

Les pièces heavy et monumentales (‘Red Sun’, ‘Love And Faith’) alternent avec quelques brûlots directs à l’énergie contagieuse (‘Letting Go’, ‘Too Far Gone’). Une ballade bluesy et émouvante offre l’occasion d’une interprétation habitée d’un Glenn Hughes au sommet de son art tout au long de ces douze morceaux, alors que ‘Skyway’ se fait reptilien et envoûtant. Mais si chaque titre mérite que nous nous y replongions à plusieurs reprises pour en savourer toutes les saveurs, il est particulièrement impressionnant de constater à quel point chaque membre a réussi à se mettre au service du groupe sans chercher à tirer la couverture à lui, tout en restant éblouissant de talent. La paire rythmique est parfaitement complémentaire et distille un groove caractéristique, pendant que Derek Sherinian déploie aussi bien des nappes enfumées que des soli gouleyants. Enfin, Joe Bonamassa multiplie les riffs irrésistibles et illumine chaque joyau d’interventions touchant systématiquement le cœur de l’auditeur.

Jusqu’au feu d’artifice final d’un ‘The Open Road’ à la fois hard-rock, funky et soul dont le groove contagieux encourage à relancer l’écoute de l’intégralité de ses prédécesseurs, "V" ne fait preuve d’aucun temps mort et encore moins de faiblesse. Une fois de plus, Black Country Communion redonne toutes ses lettres de noblesse au terme de supergroupe en démontrant que les sommets sont toujours à portée de main lorsque de tels talents s’associent dans une démarche collective. Délicieusement rétro mais restant bien installé dans le présent, cet opus fera une nouvelle fois date dans l’histoire du quatuor et dans celle du rock.

BLACK COUNTRY COMMUNION

V

MASCOT LABEL GROUP

HARD ROCK