Tant bien que mal - de vrais faux splits à finalement un changement de line-up dont il ne reste plus que le guitariste Lex Plotnikoff - les russes de Mechanical Poet donnent une suite à l’illustre extra-terrestre « Woodland Prattlers », épiphénomène dans le monde progressif avec son pop prog métal bigarré dans la lignée d’un ACT…
Dans « Creepy Tales For Freaky Children » comme dans « Woodland Patterns », le dorénavant quatuor nous propose une alliance originale d’un métal incisif et entraînant aux sonorités qui leur sont bien propres avec notamment des claviers qui nous entraînent dans un univers féérique ! A ce titre, imaginez un conte de Grimm sous intraveineuse métallique ou encore la B.O. du délirant « La Véritable Histoire du Petit Chaperon Rouge » revisitée par Devin Townsend… Telle est l’idée que l’on peut se faire de la musique des russes !
Si cette description du concept de base est originale et alléchante, l’auditeur ne sera en rien déçu comme on peut le constater dès l’ouverture orchestrale grandiloquente « Welcome To Creepy Tales » digne d’un jeu vidéo futuriste qui nous amène sur les directs « Urban Dream » et « Bubble Bath » dans la veine de leur fabuleux aîné « Stormchild »…
Les 13 titres s’enchaînent merveilleusement bien avec un dynamisme indéniable accentué par la structure concise et la trame métal musclée de titres n’excédant jamais plus de 4 minutes…
Dans ces conditions, il est très difficile de ressortir un titre plus qu’un autre… Néanmoins, on soulignera les sonorités électro de « Spikyhead + Miremaid », les trompettes de « Lamplighter » qui se caractérise également par un riff hyper accrocheur, des flûtes couleur locale pour coller aux ambiances de « Aztec Zombie » ou encore le final « Once Upon A Day » qui par son aspect joyeux sonne comme un générique de série pour ado…
Enfin, on ne pourra pas passer sous silence « Dolly » véritable conte sur lequel Jerry Lenin joue 2 personnages à savoir le narrateur principal et l’héroïne du titres sur les refrains… Si musicalement il n’y a rien d’extraordinaire dans cette « bande originale » ad-hoc, l’exercice de style très rafraichissant et surtout amusant s’avère être un excellent intermède…
Cette petite liste non exhaustive des particularités de la musique des russes, confortera les fans du groupe et/ou d’expérience musicale nouvelle et délirante dans l’achat de ce nouvel opus dans la droite lignée de son prédécesseur. Un seul très léger bémol toutefois, concernant le chant du Jerry Lenin : même si le mimétisme avec Max Samosvat est poussé à son extrême, il n’en demeure pas moins que son jeu n’est pas aussi convaincant que son prédécesseur même si quelques titres comme « Dolly » peuvent tendre à prouver le contraire.
En somme, si l’effet de surprise et l’originalité de la recette Mechanical Poet ne peuvent plus être considérés comme des motifs d’ébahissement, on se contentera fort bien du reste tant ce « Creepy Tales For Freaky Children » nous ramène -comme l'artwork le promet- à notre douce enfance au gré du son prog métal qui nous est cher ici-bas !
A noter que le bonus russe qui consiste à reprendre 3 titres, dans la langue maternelle des artistes, présente quelques longueurs… En effet, passé l’effet de surprise et d’amusement à une langue peu usitée dans ce type d’opus, l’exercice s’avère sans réel intérêt !