5 ans après, c’est avec une certaine fébrilité que certains d’entre nous attendaient la suite donnée à l’étourdissant album éponyme des hollandais. Ce dernier avait ébloui une grande partie de la critique avec son métal progressif -dans la lignée d’un Dream Theater- au contenu complexe alliant agressivité et finesse….
La charge qui incombe à son successeur est de taille et le défi est d’autant plus difficile à surmonter que depuis, le contexte a changé du tout au tout. En effet, du line-up original il ne reste plus que l’omnipotent Marcel Coenen… De là à penser que l’omniprésence du guitariste de feue Lemur Voice est à la base de tous ces changements ? Autre modification de taille, le mixage et production n’est plus le fait de maître Arjen Lucassen…. Tous ces évènements vont-ils se faire ressentir sur « Artemisia » ?
On serait tenter de répondre par la négative tant les premières notes confirment que les hollandais -que l’on peut qualifier de volants - naviguent toujours dans les eaux tumultueuses d’un prog métal aux riffs acérés tel les crocs aiguisés d’un loup affamé avec sa dose de breaks ébouriffants le plus souvent ultra heavy accompagnés de soli vertigineux !
Malgré tout, il semblerait que ce dernier se soit un brin rassasié depuis sa première proie même si l’instrumental « Engelberg The Inchworm » -seul titre composé avec l’ex-bassiste Rob Van der Loo- tendrait à prouver que l’appétit de ce Sun Caged nouvelle formule reste intact avec notamment son riff surpuissant dans la veine des meilleurs titres issus de l’album éponyme et un « growl » final fort à propos…
A ce propos justement, la prestation de Paul Adrian Villareal s’avère moins stéréotypée que celle de son prédécesseur -même si elle s’en rapproche énormément- n’usant pas autant des montées dans les aigues sources indésirables de « stress » pour l’auditeur…
Dans la liste des titres à faire ressortir, on citera « Departing Words », morceau « progressif » s’il en est tant par sa longueur (plus de 8 minutes) que ses cassures nous transportant tantôt en Amérique Latine ou en Inde grâce à l’intervention de Barend Tromp (ex-Lemur Voice) à la sitar….
Comme on pourra le constater, les changements de line-up et de producteur n’auront pas de réels impacts négatifs sur ce « Artemisia »…. En fait, le seul reproche de taille à notifier réside dans le fait que le groupe nous ressert la même recette, les mêmes ingrédients que ceux utilisés dans « Sun Caged » qui déjà à l’époque ne ressortait pas du lot par son originalité… Cet état de fait justifie, dès lors, la désagréable sensation susmentionnée qui nous amène à nous demander si le rapace qui ouvre « Artemisia » n’est autre qu’un charognard se contentant volontiers de plans faisandés et non de chairs fraîches…
De tels propos peuvent paraître durs surtout au regard de l’appréciation générale… mais qui aime bien châtie bien comme dit l’adage donc acte ! Dernier paragraphe en forme de conseil à l’attention de Marcel et son orchestre du pays des tulipes ; une remise en question est nécessaire car la sensation de « réchauffé » qui commence à chatouiller les esgourdes des auditeurs pointus pourrait rapidement les éprouver, si ce n’est déjà fait !