Nosferâ est un groupe réunionnais de thrash-death aux couleurs black, composé notamment de Jean-Philippe "Aker" Pousse (Wintermoon) à la guitare et Benoit "Lightty" Cheng au chant. Née en 2020, la formation propose son premier album “Tears of Creation”. Avec ce premier effort discographique, la formation expose une musique tranchante, sombre et désespérée, bardée de mélodies démoniaques venues d'un pays paradisiaque. Est-ce que la musique du groupe prolongera ce paradoxe ?
Nosferâ est de ceux qui veulent transmettre la flamme noire de la musique extrême, transmettre la lueur death teintée de thrash et de black. Cette transmission s’opère avec des riffs puissants (‘Age Of Fire’, ‘Nosferâ’ rappelant Metallica ou Megadeth ou ‘The Fallen Ones’) et des rythmes harassants. La musique dessine un paysage dévasté, soutenu par une voix tantôt criarde à la manière de Carcass, tantôt plus éraillée (‘Kingdom Of Death’) digne de Cathedral. Le chant pluriel est le point fort du disque, malgré ses imperfections sonores, malgré un certain lissage et une uniformité de tempo. Heureusement, la monotonie est rompue par quelques accélérations efficaces ('Kingdom Of Death'), par un brin de mélodies renforçant le sentiment de malaise ('Demon Hunter'), par des arpèges ténébreux (‘Chaos In The Catacombs’) ou par des cordes emphatiques (‘Demon Hunter’). Malgré ces efforts, malgré son intensité et son sens du placement, le disque manque de variété. Nosferâ donne le sentiment de rouler sur une autoroute rectiligne sans oser le pas de côté.
“Tears Of Creation” est un album plein d’énergie et de violence mais dont la recette s'essouffle sur la durée. Malgré tout, le groupe est toutefois à découvrir.