Amarok, groupe polonais mené par Michal Wojtas, nous revient en 2024 avec "Hope", album qui fait suite à l'excellent "Hero" sorti en 2021 qui ne manquait pas d'atouts pour plaire à un large public. Désormais bien éloigné des influences des débuts, Mike Oldfield en tête, Amarok nous entraine une fois de plus dans un rock protéiforme alliant avec efficacité émotion et créativité.
Débutant sur un 'Hope Is' énergique, regroupant le meilleur de ce que peut proposer le groupe ces dernières années, "Hope" est un album résolument moderne qui ne manquera pas de satisfaire les amateurs de rock progressif privilégiant la mélodique à la technique. Associant sonorités synthétiques, soli de guitare planants emplis de feeling, rythmiques et riffs en tous genres, les musiciens d'Amarok n'hésitent pas à laisser libre cours à leur inspiration, rendant l'ensemble pas toujours cohérent mais plein de surprises.
Si 'Hope Is', 'Stay Human' et 'Insomnia' se veulent assez classiques malgré des développements bien construits qui leur permettent de garder l'attention de l'auditeur sur toute leur longueur et quelques trouvailles qui leur donnent une certaine profondeur (les passages parlés de 'Hope', le solo introductif à la Mark Knopfler d'Insomia'), 'Trail' dénote par ses aspects electro, ses percussions presque tribales et sa fin bien lourde en total décalage avec le début. Il en va de même pour 'Queen', qui profite d'un changement de chanteur et nous entraîne dans un titre aux faux airs de Black Sabbath qu'un solo de violon vient conclure de la plus belle façon, le franchement synthétique 'Perfect Run' ou encore 'Dolina' chanté en polonais, aux sonorités d'accordéon, qui finit l'album en douceur sur une note mélancolique.
Les amateurs de musique variée appréciant le mélange des genres devraient sans aucun doute apprécier ce "Hope", œuvre originale et parfaitement produite qui s'inscrit logiquement dans la discographie de ce groupe assez atypique. La pochette de l'album est à l'image de son contenu : aérien, sans frontière et intemporel.