NESTOR: Teenage Rebel (HARD ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Il y a trois ans déjà, un nouveau Phénix a surgi de nulle part dans les cieux du hard rock mélodique. Nestor, né en 1989, avait en effet disparu des écrans radar après deux EP parus dans les 90’s. Ce retour aux affaires a provoqué, lors de la sortie de "Kids In A Ghost Town", un véritable maelstrom émotionnel chez les amoureux des airs des 80’s, qui sont tombés en pâmoison devant cette brassée de titres portant beau les atours d’antan. Une sournoise inquiétude vient toutefois à l’esprit au moment où nous est proposé "Teenage Rebel" : les Suédois sauront-ils reproduire leur tour de magie régressif ?

Leur popularité, acquise via les plateformes de streaming et Youtube où ils ont glané un nombre hallucinant de clics, leur a permis de fouler quelques scènes en compagnie de Def Leppard, d’Europe et même de Kiss, en attendant Toto cet été. Et l’envol n’en est probablement qu’à ses balbutiements puisque le second volet de leurs aventures est encore plus addictif que leur premier essai. En effet, Nestor y fait fort en termes de hits glorifiant les années sépia et leurs icônes. Particulièrement radiophoniques, les morceaux se succèdent sans baisse de régime et contraignent l’auditeur à succomber presque honteusement à leur charme suranné.

Mais finalement qu’importe, côtoyer le désuet en empruntant cette machine à remonter le temps permet de retrouver les premiers émois ressentis à l’écoute de quelques respectables vieux 33 tours. Cette DeLorean carbure aux riffs acérés, aux soli loin d’être anodins, et aux synthés d’un autre âge pour renforcer l’effet accrocheur de mélodies qui esquissent des sourires sur nos lèvres. Dès 'We Comme Alive' et son intro où affleurent les notes de l’ "Exorciste", on se sent emporté. Les lions sont alors lâchés dans une arène où sont conviés, entre autres, Def Leppard ('Last To Know' qui évoque 'Hysteria'), Toto ('Unchained My Heart'), Y&T (les riffs du titre éponyme), et Bon Jovi (les synthés familiers de 'Addicted To Love'). L’empreinte de House Of Lords et celle des premiers Treat est également palpable ici et là.

Les Suédois viennent de réussir haut la main leur coup avec ce "Teenage Rebel" roboratif en diable. Nestor ne se contente pas d’y célébrer les classiques, il régénère le style. Tout fan de hard rock mélodique de la belle époque doit se pencher, sans l’ombre d’une hésitation, sur les méfaits du combo. Peut-être faudra-t-il commencer par oublier certains a priori sur la ringardise du vintage avant d’oser se confronter aux travaux de ces ensorceleurs, pour convenir au bout du compte que la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Alors laissons-nous happer sans vergogne et remercions ces bienfaiteurs venus du froid de nous entraîner dans leur voyage régressif.

NESTOR

TEENAGE REBEL

NAPALM RECORDS

HARD ROCK