Il est probable que le nom de Kaiser Chiefs n'évoque rien ou pas grand-chose pour la nouvelle génération. Pourtant ils ont eu leur heure de gloire dans les années 2000 avec leur deux singles 'I Predict A Riot' et 'Ruby', aux frontières du punk rock et de la new wave. Depuis, et malgré des sorties régulières, les Kaiser Chiefs n'ont jamais réussi à retrouver un semblant de succès, évoluant au gré des envies et surtout des modes, perdant au passage une partie de leur fan base. Ils sont de retour en cette année avec leur huitième album, au titre aussi original et recherché que la musique qu'il propose.
A l'exception de "Education, Education, Education & War", les Kaiser Chiefs n'ont jamais été doués pour nous offrir des albums équilibrés sur la durée, se contentant bien souvent de sortir un ou deux singles réussis et de remplir le reste de titres moyens. Ce "Easy Eight Album" ne fait pas exception à la règle avec une bonne moitié de chansons banales ('The Job Centre Shuffle', 'Sentimental Love Songs', 'The Lads') dont certaines se rapprochent ouvertement des Maroon 5 ('Feeling Alright','Jealousy').
Noyées dans cet ensemble conventionnel, quelques chansons arrivent à surnager : la sautillante et dansante 'How 2 Dance', assez incongrue mais très proche de la feel good attitude des Two Doors Cinema Club, la plus rock 'Beautiful Girl', clin d'œil réussi aux anciennes années du groupe, et pour finir 'Burning In Flames', certainement le titre le plus travaillé, qui ose le petit ensemble de cordes et contient enfin un vrai refrain accrocheur.
Plus personne n'attend des Kaiser Chiefs un retour aux sources ni un sursaut d'orgueil, et ce n'est pas avec cet album que le miracle se produira. Si vous appréciez la variété actuellement diffusée à la radio, ce "Easy Eight Album" pourrait bien vous séduire. Dans le cas contraire, mis à part les trois titres cités qui ont leur place dans une playlist "Pop Easy Listening", il n'y a pas grand-chose à sauver.