Quant “New Faust” sort en 2006, Little Tragedies n’en est pas à son coup d’essai. En effet, la formation russe a déjà sorti 4 albums qui sont passés, il faut bien le dire, relativement inaperçus dans le microcosme du progressif. Avec ce nouvel album, il se pourrait que les choses changent bien que le groupe n’ait pas changé fondamentalement de style... Ils ont juste un peu plus « musclé » leur propos et c’est cela qui fait la différence. Mais commençons par le commencement.
Little Tragedies c’est avant tout le projet de Gennady Ilyin, le claviériste/chanteur du groupe. C’est lui qui compose la musique et pour les paroles ils empruntent depuis « Return » (le précédent album) des poèmes d’un certain Gumilev. La formation est passée du quartet au trio avant de se stabiliser autour du quintet depuis 2000. Ca, c’est pour la petite histoire.
Musicalement, Little Tragedies fait du progressif symphonique sans orchestre avec une formation rock (basse, batterie, guitare) à laquelle il faut adjoindre un saxophone (discret) et des claviers (omniprésents). Il est sûr que les allergiques aux synthés peuvent passer leur chemin. En revanche, si vous aimez Emerson, Lake and Palmer ou encore les travaux plus récents de Pär Lindh Project, ce groupe est fait pour vous ! J’ajouterai, et c’est le petit plus de cet album par rapport à ses prédécesseurs, que les amateurs de Dream Theater ou de métal néo-classique peuvent également être intéressés parce que « New Faust » a beau être calme (notamment dans les passages chantés), quand le groupe décide de se déchaîner, ils n’y vont pas par 4 chemins, en témoigne le splendide « The prophets » et surtout l’épique « Two demons » du haut de ses 28 minutes qui n’a rien à envier aux travaux les plus emphatiques de la bande à Portnoy.
Ceux qui n’auraient pas été terrassés par le premier CD peuvent continuer le voyage car l’album est double et même si le second CD est un peu moins bon que le premier, on retrouve d’excellentes compositions dynamiques comme « The passing » ou encore « Eternal » qui valent à elles seules le détour.
En fait, le seul bémol, et il n’est pas négligeable, que je pourrais faire à l’encontre du groupe c’est le chant en russe qui manque sacrément de beauté et de lyrisme. Heureusement, il est peu présent dans cet album mais je concède qu’il s’agit d’une barrière qui peut en repousser plus d’un. Un album à conseiller à ceux qui n’ont pas peur de la démesure et du mélange classique/rock.