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"Avec "Mood Swings", Marcus King expose ses démons intérieurs, troquant son talent de guitariste contre une collection de titres soul désespérément dépressifs."
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2/5
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Décidément, Marcus King nous déçoit une fois sur deux. Après un "El Dorado" soporifique, la musique du bluesman avait repris des couleurs avec le très bon "Young Blood" et son retour aux sources rock. Mais voilà que le prodige de la six-cordes nous livre "Mood Swings", un album thérapeutique où la soul la plus dépressive a définitivement pris le pas sur les riffs incendiaires, laissant plus d’une fois l’auditeur somnolant totalement étranger à cet exercice de style cathartique.
Dès l'introduction, une voix désincarnée nous parle de dépression, donnant le ton d'un disque où Marcus King expose ses démons intérieurs : addiction, pensées suicidaires, troubles bipolaires. Des sujets graves qui auraient mérité d'être portés par des riffs rageurs plutôt que par des arrangements soul aussi lisses qu'une séance chez le psy.
De 'Save Me' à 'Bipolar Love', en passant par l'interminable 'F*ck Up My Life Again', les titres s'enchaînent dans une ambiance feutrée où les claviers et les cordes ont remplacé les solos de guitare. Même lorsque celle-ci fait une apparition timide, comme sur 'Delilah', elle reste désespérément bridée par un trop-plein de pathos et d’affect l’empêchant de s’exprimer au-delà du strict minimum.
L'album n'est pourtant pas dénué de qualités. La voix de King, il faut bien l'admettre, n'a jamais été aussi expressive. Sur 'This Far Gone' notamment, son falsetto rappelle Marvin Gaye et les plus belles heures de la soul des seventies. Mais en choisissant de ranger sa guitare pour endosser le costume du crooner tourmenté, l'Américain s'égare dans une direction artistique qui laisse pour le moins perplexe.
Cette quête d'une nouvelle identité musicale, déjà entamée sur "El Dorado", trouve ici son point culminant. Malheureusement, à trop vouloir se réinventer, King en oublie ce qui fait sa force. La production léchée de Rick Rubin ne fait qu'accentuer ce sentiment d'égarement artistique, et l'auditeur sort de cette écoute aussi abattu que King semble l'être lui-même. Robert Johnson avait le diable aux trousses, Marcus King a ses démons intérieurs. Mais la dépression ne fait pas le blues, et ce "Mood Swings" en est la preuve flagrante.
Plus d'information sur
https://www.facebook.com/realmarcusking/
LISTE DES PISTES:
01. Mood Swings - 3:25 02. F*ck My Life Up Again - 4:19 03. Soul It Screams - 3:30 04. Save Me - 4:54 05. Hero - 3:16 06. Delilah - 4:24 07. Inglewood Motel (Halestorm) - 5:20 08. This Far Gone - 3:03 09. Bipolar Love - 6:10 10. Me Or Tennessee - 4:22 11. Cadillac - 3:08
FORMATION:
Andy Gabbard: Guitares Chris St. Hilaire: Batterie Marcus King: Chant / Guitares Nick Movshon: Basse
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