BRING ME THE HORIZON: Post Human: Nex Gen (ROCK ALTERNATIF) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Bring Me The Horizon a d'abord mis en avant un esprit metalcore avant de révéler quelques velléités mélodiques sur son troisième album. Le groupe anglais de Sheffield a progressivement atténué son caractère extrême en adoptant une approche plus éclectique, mêlant rock alternatif, pop musique et électro. Après un "Amo" décrié, qui au contraire suivait la ligne directrice du groupe - à savoir ne pas se limiter à un seul genre - Bring Me The Horizon avait renoué avec certaines lourdeurs sur son précédent opus "Post Human:Survival Horror" sorti en 2020.

Le huitième album "Post Human: NeX Gen" se trouve de manière évidente dans la lignée de son prédécesseur. Le groupe propose ainsi des morceaux de pop metal aussi touchantes que fulminantes. Des moments de sérénité succèdent à de véritables tempêtes vocales. Les influences prégnantes de Linkin Park mais également de Green Day prouvent que le groupe revisite des musiques de son enfance, mais sans y perdre totalement son identité. Un morceau comme 'Kool-Aid' arbore fièrement l'étendard des Anglais avec ses grosses guitares, son chant hurlé et ses breaks plus pop, tout autant que 'Top 10 Statues That Cried Blood', qui ajoute à un esprit punk californien des sonorités électro de bon aloi. La ballade acoustique 'n/A' subit de violentes déflagrations pendant son cours mais réussit à tenir le cap, et ce morceau pourrait devenir un tube à la radio (Francis Zegut, si tu nous écoutes...). Le sommet de l'album est atteint sur l'ultime piste 'Dig It' qui joue sur les contrastes entre acoustique et secousses électro/metal.

Cet aspect schizophrène de la musique des Anglais ne tient toutefois pas toujours bon dans la longueur. Ce besoin de défricher à tout va déséquilibre la structure de certains morceaux et les ficelles sont parfois assez grosses (les ralentissements de 'Kool-Aid', 'A Bullet With My Name On' prévisible). Un morceau anxiogène comme 'Spiritual' aurait mérité d’être plus construit, tandis que 'DiE4u' cumule tous les tics contemporains (répétition ad nauseam des mêmes vers, coldplayisation des couplets épiques et envolées artificielles sur les refrains). Le précédent album se targuait d'avoir recruté Amy Lee (Evanescence) ou Babymetal, et sans nier les qualités d'Aurora, Lil Uzi Vert, Daryl Palumbo (Glassjaw) et Underoath, le casting n'est pas ici aussi clinquant. Les duos ne sont d'ailleurs pas très mémorables, en particulier un 'Amen' assez foutraque et qui manque cruellement de consistance.

Ce huitième album offre un panorama assez large de l'esthétique insoumise du groupe. Certains moments de l'album sont ultra-prévisibles et d'autres moins inspirés, comme en pilotage automatique. L'écoute se révèle toutefois agréable et donne l'envie de replonger dans une discographie aussi généreuse que touffue.

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