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"Si "Powder Dry" n'est pas épargné par quelques longueurs, Tim Bowness reste cependant fidèle à sa recette et s'offre un peu plus de noirceur."
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4/5
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À 60 ans, Tim Bowness reste un forçat de l'art rock. "Powder Dry" son huitième album solo n'en était que plus attendu. En effet, depuis 2014, l'Anglais n'a jamais laissé passer plus de deux ans entre la sortie de deux albums (et nous ne parlons ici que de ses albums solo !). Après "Butterfly Mind" commercialisé en 2022, 2024 était donc garantie comme l'année d'une nouvelle cuvée mais sera-t-elle un millésime à savourer sans modération ?
L'amateur des charmes glacés de l'Anglais se trouvera comme un poisson dans l'eau. Les musiques sont mélancoliques, gorgées d'une saveur atmosphérique ('When Summer Comes' et 'This Way Now' sont les plus représentatives du style de l'Anglais). La voix de Tim plane au-dessus avec la sagesse détachée d'un homme qui nous rappelle sans cesse un souvenir que tout le monde semble avoir oublié ('Ghost Of A Kiss'). Et cette description vaut pour tous les précédents albums : l'artiste a une signature reconnaissable entre mille et s'écarte rarement de sa formule.
Pour autant, "Powder Dry" dévoile une face plus sombre, comme si Tim Bowness avait quitté son cocon douillet (ce qu'il s'est déjà autorisé sur une poignée d'albums). Les rythmiques électro incisives et la batterie implacable sont tranchantes d'entrée de jeu sur 'Rock Hudson'. L'artiste nous prend par surprise en nous lançant des blocs de béton sonores sur 'Idiots At Large' et 'Powder Dry'. 'I Was There' relance sans cesse la cadence. En revanche, 'You Can Always Disappear' comme un écho lointain à 'The Carny' de Nick Cave laisse la tension en suspens sans jamais exploser. Devant cette noirceur, 'Summer Turned' apporte un équilibre coloré avec ses chœurs volontaires et engageants et 'Films Of Your Youth' évoque un lever de soleil sur un paysage herzogien rappelant la musique de Popol Vuh.
La voix reste la même mais l'aspect monotone semble avoir été surmonté par une plus grande fragilité. Le cri (primal ?) est encore trop réprimé et il faut patienter encore avant d'entendre Tim Bowness déambuler dans les jardins de la folie comme sait très bien le faire un Peter Hammill. D'une durée de 39 minutes, "Powder Dry" est toutefois organisé selon une logique déroutante. Des seize titres qui articulent le disque, seuls deux dépassent les trois minutes. Certains morceaux donnent l'impression de s'éteindre prématurément et auraient mérité un meilleur traitement comme 'Old Crawler' et son armée de violons atomiques ou le très world-music 'Heartbreak'. A l'inverse, la plus longue piste 'A Stand Up For Diying' s'étire inutilement et les deux dernières pistes ont un air de déjà-entendu.
Sur ce huitième album, Tim Bowness reste fidèle à son écriture tout en nous offrant les préliminaires de son combat contre la bête qui est en lui. Un bon cru qui est toutefois plombé par une myriade de morceaux courts et quelques longueurs. Rendez-vous au plus tôt en 2025.
Plus d'information sur
http://www.timbowness.co.uk/
LISTE DES PISTES:
01. Rock Hudson - 2:03 02. Lost / Not Lost - 2:09 03. When Summer Comes - 2:59 04. Idiots At Large - 2:50 05. A Stand-Up For The Dying - 4:57 06. Old Crawler - 1:18 07. Heartbreak Notes - 1:33 08. Ghost Of A Kiss - 1:36 09. Summer Turned - 2:06 10. You Can Always Disappear - 2:36 11. Powder Dry - 2:38 12. Films Of Our Youth - 1:30 13. This Way Now - 2:20 14. I Was There - 4:09 15. The Film Of Your Youth - 2:17 16. Built To Last - 2:32
FORMATION:
Tim Bowness: Chant / Guitares / Basse / Claviers / Batterie
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