À l’instar de groupes comme Vola, Kingcrow embrasse ici une modernisation audacieuse. Avec "Hopium", le groupe opère un virage marqué vers des sonorités électro sans renier ses racines progressives. Cette orientation ne se contente pas d’ajouter des couches synthétiques : elle transforme profondément l’identité sonore du groupe. Là où d’autres auraient pu sombrer dans une froideur impersonnelle, Kingcrow apporte une touche humaine et chaleureuse, faisant de cette évolution bien plus qu’un simple exercice de style.

Dès les premières notes, "Hopium" s’impose par sa capacité à jouer avec les contrastes et les progressions. L’album s’ouvre sur des ambiances posées, presque introspectives, avant de laisser éclater des moments de tension électrique ('Kintsugi', 'The Glitch'). Cette structure en crescendo est particulièrement frappante dans des morceaux comme 'Losing Game', où les riffs et la rythmique percutante interviennent comme une délivrance, après une longue montée en tension. Ce jeu de dynamique, à la fois subtil et efficace, donne à l’ensemble une dimension cinématographique, comme si chaque morceau racontait une partie d’un récit plus vaste. Les contrastes entre les morceaux accentuent cette impression. 'New Moon Harvest', avec son ambiance éthérée et contemplative, se distingue nettement de 'Vicious Circle', plus nerveux et chargé d’énergie. Ces différences ne fragmentent pas l’album, mais au contraire renforcent sa cohérence, offrant une palette d’émotions riche et variée.