THE OFFSPRING: Supercharged (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

En 2024, Dexter Holland et sa bande ne sont plus des perdreaux de l'année. Les sales gosses du punk californien avaient hiberné pendant neuf ans entre 2012 et 2019, mais à l'inverse de l'un des titres de "Supercharged", The Offspring n'est pas arrivé at the end of the line : il reste du chemin à parcourir avec de nouveaux voyageurs. Brandon Pertzborn, batteur au CV impressionnant (Marilyn Manson, Black Flag, Suicidal Tendencies), remplace ainsi Josh Freese (The Foo Fighters) et le multi-instrumentiste Noah Nimoy, irréprochable en tournée, a finalement été titularisé comme membre à part entière aux claviers.

Produit par Bob Rock (The Cult, Metallica, Aerosmith) qui était déjà derrière les consoles lors des trois précédent opus, "Supercharged" délivre un son punk pop et rock énergique du début à la fin. 'Looking Out For #1' démarre sur les chapeaux de roue, les chœurs ironiques de Noodles rappellent 'Original Prankster', Dexter Holland a toujours la rage derrière le micro mais apporte une touche émouvante, notamment sur les refrains. La suite est du même acabit. Noodles s'escrime sur sa guitare, s'autorisant quelques échappées en solitaire ou des riffs tranchants (le zeppelinien 'Get Some'). Todd Morse, présent depuis "Day Goes By" l'assiste à la basse, vrombissant de fureur ('Truth In Fiction'). Le nouveau batteur a trouvé sa place dans l'avalanche sonore, son jeu se démarquant de son prédécesseur par sa subtile dextérité de mitraillette.

Les chansons se révèlent enjouées et agréables à écouter avec des refrains dévastateurs ponctués de "Oh Oh Oh". Toutefois, revers de la médaille, les premières pistes donnent l'impression d'être le même morceau répété ad nauseam ('Light It Up' ou 'Ok But This Is The Last Time' auraient pu figurer sur n'importe lequel des albums précédents). 'The Fall Guy', aussi réussi soit-il, ressemble beaucoup à 'The Kids Are Not Allright'. C'est un problème qui a souvent été reproché a The Offspring. Malgré tout, le groupe a une véritable identité sonore reconnaissable entre mille, et il serait quelque peu snob de ne pas apprécier cet album. Au fil des écoutes, l'album se révèle riche et coloré. La power pop 'Make It All Right' rappelle Blondie tandis que 'Come To Brazil' s'aventure avec succès sur le territoire glissant d'un metal lourd ponctué d'un nouveau refrain anthologique. La bourbeuse 'Hanging By A Thread', sommet de l'album, poursuit cette escapade dans la lourdeur et Noodles nous réserve un petit solo orientalisant de guitare. Et lorsque sonne la balade musclée 'You Can't Get From Here', nous regrettons presque que ce voyage au cœur de notre enfance se soit terminé trop rapidement.

Le onzième album de The Offspring offre 32 minutes d'une musique agitée mais touchante et capable de faire taper des pieds et des mains. "Supercharged" ne connaît aucun temps mort et n'est absolument pas copieux, il devrait ainsi convaincre de se plonger dans les archives et d'écouter ce groupe irrévérencieux mais toujours attachant.

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