LENNY KRAVITZ: Blue Electric Light (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Du haut de ses 60 ans, Lenny Kravitz n’a pas pris une ride ni un gramme de gras. Il n’y a qu’à le voir tortiller son séant dénudé sur la vidéo de ‘TK421’, single paru en avant-première du nouvel opus que nous allons évoquer plus loin, pour pouvoir s’en convaincre. Six ans après un "Raise Vibration" qui avait fait le job avec ses qualités et malgré ses défauts récurrents chez le beau gosse américain, voici donc venir un "Blue Electric Light" annoncé par trois extraits parus en amont de sa sortie et ayant aiguisé notre curiosité et notre appétit.

En effet, ‘TK421’, ‘Human’ et ‘Paralyzed’ sont venus nous rappeler que le New-Yorkais était un touche-à-tout et qu’il faisait preuve de talent quel que soit le style qu’il abordait. Avec son funk groovy enrichi d’électro, ‘TK421’ semble être le rejeton de James Brown et de Prince. Catchy et énergisant, il fuse dans tous les sens pour un résultat imparable. Simple, légère et attachante, la soul popisante de ‘Human’ se fait sucrée et lumineuse avec son jeu de percussions et de cloches. En revanche, ‘Paralyzed’ envoie du lourd avec son heavy-rock très 70’s aux limites du hard-rock. Puissant et accrocheur, il laisse apparaître l’ombre discrète de Jimi Hendrix et dégaine un superbe enchaînement break/solo.

Autant dire qu’après de telles mises en bouche, le reste de cet opus se devait de se montrer à la hauteur. Et comme d’habitude avec cet artiste, il y aura aussi bien de quoi s’esbaudir devant son talent que nourrir quelques regrets face à certaines baisses d’intensité malheureusement devenues traditionnelles. Dans ce registre, l’électro répétitif de ‘Let It Ride’ tourne rapidement en rond. Quant à ‘Bundle Of Joy’, ressorti des cartons après 40 ans, il sonne vraiment kitsch et s’éternise en longueur. Cependant, Lenny semble être resté plus concentré qu’à son habitude et ces errements seront les seuls véritables faux-pas. Parmi les réussites, nous citerons les sommets de la soul que sont ‘It’s Just Another Fine Day (In This Universe Of Love)’ et ‘Honey’. Le premier ouvre les réjouissances avec une superbe montée en intensité, alors que le second est aussi suave que son patronyme l’indique et n’aurait pas dépareillé aux côtés de certains titres de Marvin Gaye.

Groovy, énergique et envoûtant, "Blue Electric Light" se révèle finalement être une des meilleures livraisons de Lenny Kravitz, mariant les différentes influences de l’artiste et faisant preuve de cohérence. Souffrant de moins de temps faibles que certains de ses prédécesseurs, il risque fort de squatter les platines des amateurs ainsi que les ondes FM durant la période estivale. Etant donné la forme du bonhomme, il y a fort à parier que cet opus aura des successeurs. Il reste désormais à espérer qu’ils feront preuve de la même homogénéité.

LENNY KRAVITZ

BLUE ELECTRIC LIGHT

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