Scenery Channel est un groupe finlandais qui s’est formé au début des années 2000 et qui après 4 démos sort son premier album autoproduit. La moyenne d’âge de la formation se rapprochant de la vingtaine n’a pas semblé être un frein à leur l’ambition car ils nous proposent ici un concept album qui évolue dans un genre assez périlleux : le métal progressif. Périlleux car les grands noms du genre ont tellement élevé le niveau que les nouveaux groupes se risquant dans ce style ont tendance à être jugé plus durement. Leurs efforts et leur cran seront-ils récompensé ?
L’album débute par une longue intro, Ouverture 2015, qui n’est pas sans rappeler le Dream Theater de « Scenes from a memory ». Si ce genre de mimétisme est assez insistant tout au long de l’album il n’est en soit pas gênant pour apprécier l’album. En effet, avec un chant plus proche de groupes comme « Enchant » ou « Threshold », la formation propose quelque chose de plus personnel et réussit à faire un bon mix entre ses diverses influences.
Nombreux sont les titres sortant du lot. Citons tout d’abord la très bonne ballade « Première » sur laquelle se distinguent outre le chant, l’excellent solo de guitare de Tommi Inkila tout comme les parties de claviers Pasi Hittula dignes des meilleurs du genre. Ces derniers agrémentent d’ailleurs tout le disque de fort belle manière. On pensera aussi à « Even that changed everything » avec un mariage vocaux/claviers/synthés approchant la perfection ou encore le très beau « First rays of morning light » avec ses excellents passages acoustiques et un refrain qui reste bien en tête... Sans oublier l’inattendue « Dancing with the fire » sonnant à la plus grande surprise de l’auditeur légèrement dance et qui peut rappeler le genre d’expérimentations qu’a tenté Superior il y a de cela quelques années.
« Premiere » est ainsi un bon album de métal progressif. Vu la jeunesse du groupe, on pourra pardonner les ressemblances un peu trop frappantes avec Dream Theater ou Enchant Il est évident qu’à l’avenir le Scenery Channel devra bien plus se démarquer pour réussir à se faire sa place au soleil, mais pour un premier disque autoproduit et avec des moyens limités, on ne peux que saluer l’ouvrage qui devrait séduire les amateurs de métal progressif.