RICHIE KOTZEN: Nomad (ROCK) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Richie Kotzen ne s’arrête jamais. Après avoir célébré ses 50 ans en 2020 avec le généreux "50 for 50", un album fleuve de 50 chansons, collaboré avec Adrian Smith sur un album remarquable et inondé de sa classe l’opus "III" de The Winery Dogs, voilà qu’il revient en 2024 avec son 23ème album solo, "Nomad". Beaucoup plus court que son prédécesseur, ce nouvel opus en huit titres et moins de 35 minutes, véritable condensé de groove et de virtuosité, est une synthèse parfaite de l’univers éclectique et virtuose de l’artiste.

Richie Kotzen impressionne dès les deux premiers morceaux de l’album. D’abord avec ‘Cheap Shots’, son riff rock incisif et son énergie digne des meilleurs Rolling Stones, et ensuite avec ‘These Doors’ porté par une basse imposante, un groove jazz-funk irrésistible et la voix soul unique de l’Américain. En seulement deux titres, Kotzen résume l’étendue de son talent, entre rock groovy et jazz-rock inspiré.

Et ce n’est que le début, car, par la suite, il pousse encore plus loin son goût de l’expérimentation et des contrastes. C’est notamment le cas avec ‘Insomnia’, où les couplets sombres contrastent brillamment avec des refrains soul-funk lumineux, avec le morceau-titre ‘Nomad’, ses lignes de basse complexes et son jazz-rock audacieux, ou encore avec ‘Nihilist’, un morceau expérimental et presque progressif, fortement influencé par Frank Zappa.

Avec "Nomad", Richie Kotzen démontre une fois de plus son incroyable polyvalence. Guitariste virtuose au style inimitable, chanteur à la voix de velours et interprète habité, il a également enregistré lui-même la basse et la batterie sur la majorité des morceaux, qui se démarquent tous par leur qualité intrinsèque et un sens de la composition irréprochable, à l’exception de ‘This Is A Test’, une ballade acoustique dispensable qui manque d’ampleur et de profondeur.

Mais l’éclectisme a cependant ses limites, et le défaut de "Nomad" est justement le manque d’un véritable fil conducteur qui laisse une impression d’inachevé et qui fait de cet album un exercice de style, certes brillant, mais pas vraiment incontournable dans une carrière marquée par des sommets bien plus mémorables. Un bon album, sans aucun doute, mais pas celui qui marquera le plus l’histoire d’un artiste aussi prolifique que singulier.

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